La visite en cours du président de la Commission européenne à New Delhi viserait à détourner le pays de la Russie
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, offrira lundi au Premier ministre indien Narendra Modi une augmentation des ventes d’armes fabriquées dans l’UE à New Delhi, rapporte Reuters, citant un haut responsable européen anonyme. Bruxelles cherche soi-disant à encourager l’Inde à réduire ses liens avec la Russie au milieu de la campagne militaire en cours du Kremlin en Ukraine.
Von der Leyen devrait également discuter de la reprise des pourparlers sur un accord de libre-échange entre le bloc et l’Inde, selon Reuters. L’objectif principal du chef de la Commission européenne est de détourner l’Inde de son partenaire militaire et économique de longue date, la Russie, selon le rapport.
“Il y a toute une série de dirigeants occidentaux qui se tournent vers l’Inde en ce moment pour voir quelles alternatives nous pouvons proposer,“, a déclaré à Reuters le responsable anonyme de l’UE. “La clé est que nous voulons faire avancer cette relation, travailler ensemble sur la technologie et amener l’Inde dans notre camp, c’est le message principal de notre visite.”
L’Inde et l’UE négocient depuis des années sur l’établissement d’un accord de libre-échange. Les négociations ont été gelées en 2013, lorsqu’elles se sont heurtées à un problème de réduction tarifaire et de protection des brevets, et ont redémarré en 2021.
La semaine dernière, le Premier ministre britannique Boris Johnson a également rendu visite à son homologue indien. Il a proposé de renforcer la coopération en matière de défense entre les deux pays à Modi, avec un éventuel accord de libre-échange également en tête des agendas des deux dirigeants.
Johnson, entre autres, a promis que la Grande-Bretagne soutiendrait l’Inde dans la création de ses propres avions de chasse. Il a également promis de délivrer une licence d’exportation générale ouverte spécifique à l’Inde afin de réduire les délais de livraison des articles de défense destinés à l’Inde.
Le Premier ministre britannique a toutefois reconnu qu’il est peu probable que l’Inde tourne le dos à la Russie dans un avenir prévisible.
Tout en appelant à une résolution pacifique du conflit militaire en Ukraine, l’Inde s’est abstenue de condamner directement les actions de la Russie ou d’imposer des sanctions.
La Russie a attaqué l’État voisin fin février, à la suite de l’échec de l’Ukraine à mettre en œuvre les termes des accords de Minsk, signés pour la première fois en 2014, et de la reconnaissance éventuelle par Moscou des républiques du Donbass de Donetsk et de Lougansk. Les protocoles négociés par l’Allemagne et la France ont été conçus pour donner aux régions séparatistes un statut spécial au sein de l’État ukrainien. Le Kremlin a depuis exigé que l’Ukraine se déclare officiellement un pays neutre qui ne rejoindra jamais le bloc militaire de l’OTAN dirigé par les États-Unis. Kiev insiste sur le fait que l’offensive russe n’a pas été provoquée et a démenti les allégations selon lesquelles il prévoyait de reprendre les deux républiques par la force.
La source: www.rt.com