Le conflit en Ukraine va s’éterniser et Kiev aura besoin de plus d’aide de Bruxelles, a déclaré le chef de la politique étrangère de l’UE
Le conflit en Ukraine devrait durer longtemps mais se terminera par des pourparlers de paix entre Kiev et Moscou, a déclaré lundi le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.
Borrell a déclaré dans une interview à France Info qu’il s’attend à ce que l’offensive militaire russe s’éternise.
Selon le chef de la politique étrangère, Moscou agira de manière plus agressive, obligeant l’UE à continuer d’armer l’Ukraine et à appliquer de nouvelles sanctions contre la Russie. L’économie russe ralentit déjà en raison des restrictions économiques, et de nouvelles pressions devraient aider Kiev à acquérir une position plus forte dans les futurs pourparlers de paix avec Moscou, a-t-il affirmé.
Les événements sur le terrain en Ukraine ont apparemment persuadé Borrell de modifier son point de vue sur le conflit, le diplomate déclarant le mois dernier que “cette guerre doit être gagnée sur le champ de bataille” par Kiev.
Borrell s’exprimait plusieurs heures avant le début d’un sommet européen de deux jours sur l’Ukraine qui, espère Bruxelles, verra les États membres adopter un sixième ensemble de sanctions contre Moscou, comprenant au moins un embargo partiel sur le pétrole russe.
Les gouvernements de l’UE ont discuté de la question dimanche et lundi matin sans parvenir à un consensus, a-t-il déclaré. Cependant, le diplomate a exprimé l’espoir que “il y aura un accord à la fin” malgré la résistance de la Hongrie, de la République tchèque et de la Slovaquie.
La proposition actuellement examinée par les États membres interdirait le brut russe livré par voie maritime, mais n’affecterait pas les pipelines, qui sont la seule source d’approvisionnement de la Hongrie, de la République tchèque et de la Slovaquie.
“Nous devons tenir compte de la situation individuelle de chacun” Borrell a déclaré, ajoutant qu’une solution à l’échelle de l’UE donnerait à ces trois pays plus de temps pour trouver d’autres sources de pétrole.
La Russie a attaqué l’Ukraine fin février, après l’échec de Kiev à mettre en œuvre les termes des accords de Minsk, signés pour la première fois en 2014, et la reconnaissance éventuelle par Moscou des républiques du Donbass de Donetsk et de Lougansk. Les protocoles négociés par l’Allemagne et la France ont été conçus pour donner aux régions séparatistes un statut spécial au sein de l’État ukrainien.
Le Kremlin a depuis exigé que l’Ukraine se déclare officiellement un pays neutre qui ne rejoindra jamais le bloc militaire de l’OTAN dirigé par les États-Unis. Kiev insiste sur le fait que l’offensive russe n’a pas été provoquée et a démenti les allégations selon lesquelles il prévoyait de reprendre les deux républiques par la force.
La source: www.rt.com