Rached Ghannouchi affirme que son parti et ses alliés continueront à travailler contre le « coup d’État » et les attaques contre la constitution.
Le président du parlement tunisien dissous a déclaré que le pays vivait sous un état de tyrannie alors que le président Kais Saied allait de l’avant avec des plans pour un référendum controversé sur le remplacement de la constitution.
La Tunisie est plongée dans une crise politique depuis que Saied s’est emparé de pouvoirs étendus l’année dernière dans ce que les opposants dénoncent comme un coup d’État.
Le 25 juillet, Saied a destitué le gouvernement et suspendu le Parlement, qu’il a ensuite dissous dans des mesures qui ont fait craindre la seule démocratie à avoir émergé des soulèvements du printemps arabe.
Il a également pris le contrôle du pouvoir judiciaire et a sommairement limogé jeudi 57 juges, les accusant de corruption et d’autres crimes.
Rached Ghannouchi, président du parlement dissous et président du parti Ennahda, a déclaré que le pays connaissait la tyrannie.
“La fin de la tyrannie n’est pas loin”, a déclaré Ghannouchi lors d’une conférence de presse tenue dimanche par son mouvement et d’autres partis politiques alliés.
Ghannouchi a souligné qu’Ennahda, avec ses alliés, continuera à travailler pour « renverser le coup d’État ainsi que les décrets qui en ont résulté et qui représentaient un coup d’État contre la constitution ».
Il a également dénoncé le ciblage du président tunisien de la justice, soulignant que la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature était une “absurdité” et notant qu’une telle décision n’avait pas eu lieu sous le régime de feu le président Zine El Abidine Ben Ali, renversé lors du soulèvement de 2011.
Des manifestations ont éclaté samedi contre un référendum prévu en juillet sur le remplacement d’une constitution de 2014 qui avait consacré un système mixte parlementaire-présidentiel souvent en proie à l’impasse et au népotisme.
Le projet de nouvelle constitution, qui doit être soumis au public par un simple vote oui/non, n’a pas encore été publié.
‘Non contraignant’
Pendant ce temps, des représentants d’un certain nombre d’organisations internationales ont exprimé leur pleine solidarité avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et ont exprimé leur opposition à ce qu’ils considèrent comme une campagne visant le groupe.
Des membres de Reporters sans frontières, du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme, de l’Organisation mondiale contre la torture et de la Commission internationale de juristes ont rencontré Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT.
Vendredi, Taboubi a déclaré que le décret présidentiel relatif au référendum constitutionnel n’est « pas contraignant » pour le syndicat.
“Le syndicat ne sera pas présent dans le dialogue national tant qu’il n’y aura pas de bilans capables de faire de cette discussion politique sur les options et la situation dans le pays un succès”, a-t-il déclaré.
Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/6/5/ghannouchi-tunisia-is-in-a-state-of-tyranny