Des diplomates affirment que les exemptions d’interdiction de voyager ont été supprimées pour deux responsables de l’éducation en raison de l’interdiction faite aux filles de fréquenter les écoles secondaires.
Les Nations Unies ont effectivement interdit à deux responsables talibans de voyager à l’étranger en réponse aux restrictions sévères que le groupe a imposées aux femmes et aux filles afghanes, ont déclaré des diplomates.
Les exemptions de voyage permettant à 15 responsables talibans de se rendre à l’étranger pour des pourparlers et des négociations devaient expirer lundi.
Pour 13 fonctionnaires, les exemptions de voyage ont été prolongées d’au moins deux mois, mais elles ont été supprimées pour deux responsables de l’éducation en réponse à la décision des talibans d’interdire l’enseignement secondaire aux filles.
La décision de ne pas prolonger les exemptions a été rapportée pour la première fois par l’agence de presse AFP. Des diplomates ont confirmé à Al Jazeera que le Conseil de sécurité de l’ONU avait décidé que la plupart des hauts responsables talibans devraient toujours être autorisés à voyager à l’étranger – mais la dérogation à une interdiction de voyager précédemment appliquée n’inclura plus deux responsables de l’éducation en Afghanistan.
Des diplomates ont déclaré que les exemptions accordées au ministre de l’Enseignement supérieur Abdul Baqi Basir Awal Shah (également connu sous le nom d’Abdul Baqi Haqqani) et au vice-ministre de l’Éducation par intérim Said Ahmad Shaidkhel n’avaient pas été renouvelées en raison de politiques interdisant aux filles afghanes de fréquenter les écoles secondaires.
La dernière dérogation s’applique pour une période de 60 jours – avec un renouvellement supplémentaire de 30 jours prévu à moins que les membres du Conseil de sécurité ne soulèvent des objections.
Depuis qu’ils ont pris le pouvoir en août, les talibans ont annulé les gains marginaux réalisés par les femmes afghanes au cours des deux dernières décennies, limitant leur accès à l’éducation, aux emplois gouvernementaux et à la liberté de mouvement.
Le chef suprême de l’Afghanistan a également ordonné aux femmes du pays de se couvrir le visage en public – l’une des mesures les plus sévères qui leur soient imposées au milieu d’une vague de restrictions imposées aux femmes.
En mars, le guide suprême Haibatullah Akhunzada a ordonné la fermeture des écoles secondaires pour filles, quelques heures seulement après leur réouverture pour la première fois depuis le retour au pouvoir des talibans.
Le décret, qui empêche des centaines de milliers d’adolescentes d’aller à l’école, a suscité l’indignation internationale.
Un haut responsable taliban de l’éducation a qualifié la dernière décision de l’ONU de “superficielle et injuste”.
“De telles décisions ne feront que rendre la situation plus critique”, a déclaré à l’AFP le vice-ministre de l’Enseignement supérieur Lutfullah Khairkhwa.
Après des négociations difficiles, le Comité des sanctions contre les talibans de l’ONU est parvenu à un compromis sur une prolongation pour les 13 autres chefs talibans de “60 jours + 30 jours”, ont indiqué des diplomates à l’AFP.
Certains pays étaient favorables à la suppression de toutes les exemptions de voyage en raison de la détérioration des droits des femmes, mais d’autres se sont opposés, selon des diplomates.
Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/6/21/un-bans-taliban-education-officials-from-international-travel