Les récentes déclarations de l'Union européenne (UE) sur les crypto-monnaies ont généré une nouvelle vague d'inquiétude parmi les autorités et les régulateurs. Le Centre d'innovation pour la sécurité intérieure de l'Union européenne a émis un avertissement important : les plateformes de crypto-monnaie telles que les mélangeurs, les jetons de confidentialité et les solutions de couche 2 compliquent le suivi des fonds illicites pour les forces de l'ordre.
Le rapport publié lundi par le Centre d'innovation de l'UE pour la sécurité intérieure, soutenu par des agences telles qu'Europol et Eurojust, a souligné les défis croissants rencontrés dans les enquêtes sur les délits financiers impliquant les crypto-monnaies. Ces mélangeurs cryptographiques, ainsi que les jetons de confidentialité et les solutions de couche 2, présentent des obstacles importants pour les autorités cherchant à suivre les transactions illégales.
Les mixeurs comme Tornado Cash sont à l’honneur. Le développeur de la plateforme, Alexey Pertsev, a été condamné à plus de cinq ans de prison par un tribunal néerlandais. Les procureurs ont fait valoir que Tornado Cash avait été créé dans le but de faciliter le blanchiment d'argent. La plate-forme permet aux utilisateurs d'échanger des jetons tout en masquant les adresses de portefeuille sur les réseaux Ethereum, BNB Chain, Arbitrum, Avalanche et Optimism.
La complexité de ces transactions, notamment avec l’utilisation de preuves sans connaissance, rend extrêmement difficile pour les autorités la traçabilité de l’origine des fonds illicites.
Pièces de confidentialité et solutions de couche 2
En plus des mélangeurs, les pièces de confidentialité comme Monero ajoutent encore une autre couche de complexité. Ces monnaies intègrent la confidentialité dans leurs protocoles, cachant l'identité des expéditeurs, des destinataires et les montants envoyés. Cette fonctionnalité rend presque impossible pour les autorités le suivi des transactions individuelles, augmentant ainsi le risque d'utilisation illicite.
Les solutions de couche 2 comme Lightning Network sont un autre sujet de préoccupation. Ces solutions permettent des paiements entre particuliers sans rendre visibles les horaires et les montants de ces transactions. Il est donc encore plus difficile pour les autorités de surveiller et de suivre les mouvements financiers suspects. Les nouveaux systèmes de portefeuilles de crypto-monnaie compliquent également l’accès des forces de l’ordre, rendant les enquêtes et l’application de la loi plus difficiles.
En parallèle, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a publié un rapport exprimant des préoccupations similaires. L’AMF a souligné que les cryptomonnaies restent un risque élevé de blanchiment d’argent. La popularité des crypto-monnaies, combinée à leur nature transfrontalière et à l’anonymat assuré par des plateformes telles que les mélangeurs, accroît considérablement les défis pour les régulateurs.
Le rapport de l’AMF souligne que malgré les efforts de régulation du secteur, les cryptomonnaies restent vulnérables aux abus de la part des criminels. Les caractéristiques intrinsèques des crypto-monnaies facilitent la dissimulation d’activités illicites, ce qui rend l’application des réglementations une tâche ardue.
Impact mondial et réponses réglementaires
Les préoccupations concernant l’utilisation illicite des crypto-monnaies ne se limitent pas à l’Europe. Les autorités du monde entier sont confrontées à des défis similaires. La nécessité d’une coopération internationale solide est évidente. Les régulateurs et les forces de l’ordre doivent travailler ensemble pour développer des méthodes efficaces de suivi et de surveillance des transactions en cryptomonnaies.
Le recours aux technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, peut offrir certaines solutions. Après tout, ces technologies peuvent aider à identifier des modèles suspects et faciliter le suivi de transactions complexes.
Source: https://www.criptofacil.com/mixers-de-criptomoedas-dificultam-aplicacao-de-regulamentacoes-diz-uniao-europeia/