Tôt lundi matin, les forces israéliennes ont fait une descente au domicile du militant franco-palestinien des droits de l’homme Salah Hamouri, avant de l’arrêter. Cette décision est intervenue le lendemain de la publication d’un éditorial dans jacobin détaillant le harcèlement judiciaire dont lui et sa famille sont victimes depuis seize ans.
le Nouveau Arabe rapporte qu’hier Hamouri a été emmené de chez lui au centre de détention d’Ofer près de Ramallah. Il a cité un membre d’Addameer – le groupe de défense des droits des prisonniers pour lequel Hamouri a longtemps travaillé comme avocat – disant que les autorités israéliennes n’ont fourni aucune information sur son statut actuel. Ses alliés craignent que l’arrestation ne soit le prélude à son expulsion ou même à sa “détention administrative” – ce qui signifie jusqu’à six mois de prison, sans inculpation. L’homme de trente-six ans a subi à plusieurs reprises de tels séjours en prison, de son adolescence à aussi récemment qu’en 2020, sans jamais être jugé.
Hamouri a déjà passé au total plus d’une décennie dans les prisons israéliennes. Les autorités le décrivent comme un « terroriste » et un assassin potentiel du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) malgré le manque de preuves matérielles. Non seulement Hamouri a toujours nié catégoriquement de telles allégations, mais le gouvernement français, dont il est également ressortissant, a également insisté sur le fait que ces allégations étaient sans fondement. À sa libération après un premier long séjour en prison qui s’est terminé fin 2011, le ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, a déclaré que “le dossier d’accusation était vide”. Addameer a lui-même été qualifié d’organisation “terroriste” par l’État israélien.
Hamouri a refusé de quitter la Palestine ; dans son jacobin éditorial, il a expliqué que les autorités israéliennes essayaient de le terroriser pour qu’il parte, dans le cadre de leur effort plus large pour chasser les Palestiniens de leur patrie. Il vivait depuis quelques mois à Kufr Aqab, au nord de Jérusalem, après s’être vu retirer son permis de séjour pour sa ville natale pour « manquement à l’allégeance à l’État d’Israël », un nouveau mécanisme introduit en 2018. natif de Jérusalem, il a été informé en septembre 2020 que le ministère israélien de l’Intérieur avait l’intention de lui retirer sa carte de résident permanent, décision confirmée par la Haute Cour israélienne en appel en décembre 2021. Il a également été privé de son certificat médical. Assurance.
L’épouse d’Hamouri, Elsa Lefort, et leurs deux enfants vivent en France depuis qu’elle a été expulsée, alors qu’elle était enceinte, de l’aéroport de Tel-Aviv en 2016. Dans un entretien avec Le Courrier de l’Atlas Le mois dernier, Lefort a souligné l’injustice du prétexte utilisé contre Hamouri, notant que “Jérusalem est un territoire occupé depuis 1967 et des gens comme mon mari qui vivent sous l’occupation ne peuvent être liés à la loyauté envers la puissance occupante”. Le Courrier de l’Atlas a également cité l’ONG israélienne B’Tselem selon laquelle quelque 15 000 Palestiniens ont également été privés de leurs cartes de séjour pour la ville.
Les autorités israéliennes ont précédemment offert à Hamouri le « choix » d’être expulsé comme alternative à l’emprisonnement – une offre qui soulève également de sérieux doutes quant à la sincérité des tentatives de le qualifier de « terroriste ». Son refus de se plier à de telles pressions est un acte de résistance face au projet en cours de colonisation de la Palestine et de remplacement de sa population par des colons. jacobin exprimons notre solidarité avec lui et ses collègues d’Addameer.
La source: jacobinmag.com