La décision s’applique aux vols militaires et civils
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a annoncé samedi que son pays refuserait le passage aux vols russes à destination de la Syrie. Bien que la Turquie soit membre de l’OTAN, elle n’a pas sanctionné la Russie pour le conflit en Ukraine et discute des droits de l’espace aérien avec Moscou dans le cadre de négociations plus larges sur les droits maritimes de la mer Noire.
“Nous avons fermé l’espace aérien aux avions militaires russes et même aux avions civils se rendant en Syrie et transportant des soldats”, Cavusoglu a déclaré aux journalistes avant de partir pour l’Uruguay. Le ministre a ajouté que l’autorisation de faire voler ses troupes dans l’espace aérien turc avait été accordée à la Russie par tranches de trois mois, la dernière venant à expiration ce mois-ci.
“Désormais, les vols ont cessé”, Cavusoglu a ajouté, déclarant aux journalistes que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà informé son homologue russe, Vladimir Poutine, de la décision.
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Les discussions autour de la reprise des vols seraient intégrées aux négociations sur la convention de Montreux, a-t-il ajouté, faisant référence à un accord international régissant le trafic maritime en mer Noire. L’accord garantit un accès illimité à la mer aux navires civils en temps de paix, mais autorise la Turquie à fermer le Bosphore et le détroit des Dardanelles aux navires militaires en temps de guerre.
La Turquie a invoqué la convention pour refuser aux navires de guerre russes l’accès à la mer Noire à la suite de l’offensive militaire de Moscou en Ukraine en février, mais n’a restreint que les navires russes dont les ports d’attache se trouvaient en dehors de la mer Noire.
Bien que la Turquie soit membre de l’OTAN, elle n’a ni sanctionné ni condamné la Russie pour le conflit en cours en Ukraine. Au lieu de cela, Ankara, qui achète du gaz à la Russie et déploie certains systèmes d’armes russes aux côtés de ceux de l’OTAN, s’est positionnée comme un médiateur entre Moscou et Kiev. Alors que les négociations visant à résoudre le conflit – y compris les pourparlers à Ankara le mois dernier – n’ont jusqu’à présent pas abouti à des résultats positifs, Cavusoglu a déclaré samedi que les négociations en coulisses étaient toujours en cours et que “un projet de déclaration commune” est en cours, se concentrant sur “impartialité, sécurité et garanties.”
Cavusoglu a toutefois averti que Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky devraient prendre une décision finale sur la déclaration. Le ministre turc a également accusé l’OTAN de faire pression pour “la guerre d’Ukraine continue” dans le but d’affaiblir la Russie.
La source: www.rt.com