Le président somalien a suspendu les pouvoirs du Premier ministre pour la deuxième fois cette année. Les deux se sont affrontés pour savoir lequel d’entre eux faisait obstacle à une élection parlementaire très sensible.
Les pouvoirs exécutifs du Premier ministre Mohammed Hussein Roble ont été suspendus dimanche, a annoncé le bureau du président Mohamed Abdullahi Mohamed, citant des allégations de corruption contre le chef du gouvernement.
Le bureau du Premier ministre n’a pas immédiatement réagi, mais le ministre de l’Information a déclaré que les forces de sécurité fidèles au président s’employaient à empêcher Roble de quitter ses fonctions et ont qualifié l’action de “indirect coup.”
La déclaration a été publiée un jour après que les deux hauts responsables se soient publiquement accusés de retarder les élections législatives en cours. La Somalie a un système indirect de sélection des députés, les conseils locaux et les anciens des clans choisissant les législateurs des deux chambres du Parlement.
Les élections en cours ont commencé en novembre après de longs retards et devaient se terminer la semaine dernière vendredi, mais à la date limite, seuls 24 des 275 sièges de la chambre basse avaient été pourvus. Le scrutin ouvre la voie à l’élection d’un nouveau président par les députés nouvellement élus.
Le président, connu en Somalie sous le nom de Farmaajo, a déclaré dimanche que le Premier ministre Roble avait posé « une grave menace pour le processus électoral », auquel l’officiel accusé a dit que c’était le président qui était “faire dérailler le processus électoral”.
Le vote de défiance qui a renversé le précédent Premier ministre concernait son incapacité à organiser des élections dans le cadre d’un nouveau système d’une personne, une voix, qui devait avoir lieu avant février 2021.
La Somalie n’a organisé qu’une seule élection présidentielle indirecte dans son histoire moderne, les législateurs ayant choisi Farmaajo dans un processus critiqué par certains observateurs comme l’événement politique le plus corrompu de l’histoire du pays.
Les deux hommes se sont affrontés en avril, après que la chambre basse du Parlement a voté pour prolonger de deux ans le mandat de quatre ans du président alors expiré. La décision a été rejetée par la chambre haute et a conduit à des affrontements dans la capitale Mogadiscio, faisant planer le spectre de la guerre civile qui a ravagé la Somalie en 1991 après la chute d’un gouvernement dictatorial.
Le conflit a finalement été résolu en mai, après que le président a chargé le Premier ministre d’organiser un scrutin dans le cadre du système indirect actuel. Les deux parties ont déclaré leur engagement à organiser les élections.
La confrontation a de nouveau éclaté en septembre à propos de la nomination du chef de la principale agence de sécurité. Farmaajo a même annoncé à l’époque la suspension des pouvoirs d’embauche et de licenciement de Roble. Les candidats préférés par les deux parties se sont finalement vu proposer des postes de direction.
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La source: www.rt.com