Les protestations à la veille du vote final de la Chambre des lords sur le projet de loi sur les crimes et les peines de la police ne sont pas un ultime effort, mais un échauffement pour le combat à venir, écrit Charlotte Powel.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans toute la Grande-Bretagne aujourd’hui lors de manifestations Kill the Bill avant le vote final de la Chambre des lords sur le projet de loi sur la police, la criminalité, les peines et les tribunaux (PCSC) ce lundi.
Il s’agissait des premières manifestations contre le projet de loi sur la police, la criminalité, les peines et les tribunaux depuis début décembre.
Des milliers de personnes ont défilé à Londres de Lincoln’s Inn Fields à la place du Parlement. Les organisateurs de Kill the Bill ont collaboré avec les organisateurs de manifestations contre le projet de loi sur la nationalité et les frontières pour organiser une manifestation commune. Les conférenciers comprenaient John McDonnell, Zita Holbourne et Shami Chakrabarti. Les manifestations précédentes à Londres ont également présenté des politiciens de haut niveau dans leurs files d’attente aux côtés d’activistes et d’organisateurs de base.
À Manchester, il y avait environ 1500 personnes présentes, bloquant même les tramways de la ville plus tard dans la journée. Un grand nombre d’organisations étaient présentes, dont Manchester XR, la Young Communist League, Kids of Colour et le Northern Police Monitoring Project. Parmi les conférenciers figuraient Huda Ammori de Palestine Action, fraîchement sortie de récente victoire contre le fabricant d’armes Elbit à Oldham, Ian Allinson de rs21 représentant le Manchester Trades Council, et des représentants de Keep our NHS public, le cours en cours CHEP grève, Acorn, les femmes demandeuses d’asile ensemble, et les groupes tsiganes, roms et voyageurs (GRT).
À Bristol, une foule d’au moins 500 personnes a défilé, avec des intervenants de XR, des membres de la communauté GRT et d’autres organisations basées sur la protestation et les droits de l’homme. Ils ont parlé avec passion des problèmes liés à l’autonomisation de la police alors qu’elle agit déjà de manière agressive contre les manifestations, et de la nécessité de s’appuyer sur les manifestations pour apporter les changements nécessaires à la société.
En Écosse, des manifestations ont eu lieu à Édimbourg, Glasgow et Inverness. Édimbourg a vu une petite mais animée manifestation devant le bâtiment du gouvernement britannique, avec un mélange d’activistes chevronnés et de personnes qui manifestaient pour la première fois.
Dans l’ensemble, des manifestations ont eu lieu dans au moins 25 villes et villages du pays, dont Newcastle, Liverpool, Leeds, Sheffield, Nottingham, Coventry, Cardiff, Swansea, Oxford, Cambridge, Brighton, Southampton et Exeter.
Ce qui est en jeu
Les menaces que le projet de loi sur la police fait peser sur les libertés individuelles et collectives de manifester et de lutter contre l’oppression sont déjà bien documenté. En s’attaquant au droit de manifester, il renforce aussi oppression de classe et injustice contre les groupes marginalisés, tout en venant explicitement après les libertés très limitées encore laissées à Gitans, Roms et Gens du voyage.
Parallèlement, le projet de loi sur la nationalité et les frontières donnera au gouvernement le pouvoir de révoquer la citoyenneté britannique à des individus sans même les notifier.
Crucialement, 18 pages de nouveaux amendements ont été ajoutés à la facture par Priti Patel en novembre, ce qui la rend encore pire qu’avant. Ils criminalisent l’obstruction des grands travaux de transport et augmentent les pouvoirs d’arrêt et de recherche autour des manifestations pour la police. Un amendement particulièrement désagréable introduit des “ordonnances de prévention des perturbations graves [SDPOs]’ qui peut interdire aux individus de se joindre aux manifestations ou même d’appeler les autres à manifester.
Et ensuite ?
Les pairs du travail ont se prononcer contre les amendements et ont déclaré qu’ils les combattraient lors du vote de la Chambre des lords ce lundi. Cela est sans doute en partie dû aux vagues de contestation qui ont eu lieu cet hiver et au printemps 2021.
Malheureusement, une version de ce projet de loi est sûre d’être adoptée, peu importe ce qui se passera lundi. Que ce soit parce que la coalition d’organisations qui combattent le projet de loi n’a jamais atteint le point de basculement pour devenir un véritable mouvement de masse, ou à cause du manque plus large d’organisation militante de la classe ouvrière en Grande-Bretagne aujourd’hui, le projet de loi n’a pas été tué.
Le projet de loi PCSC en cours d’adoption fera de la lutte pour le tuer une lutte beaucoup plus longue que ne l’aurait été le fait de réussir à le faire voter au parlement. Mais les plus de 500 organisations qui ont signé le Déclaration de la coalition Kill the Bill l’année dernière savaient que c’était une possibilité très réelle. Même au début de ce mouvement, les organisations de la coalition discutaient de la manière de résister au projet de loi s’il était adopté. Il est maintenant temps de revenir sur cette discussion. Le nombre de villes et de villages qui ont organisé des manifestations aujourd’hui est la preuve qu’il existe une force combattante dans tout le pays prête à reprendre cette conversation dans les syndicats du lieu de travail, dans les organisations militantes et dans les rues.
La source: www.rs21.org.uk