Des diplomates anonymes ont déclaré aux journalistes que la Grèce et Chypre, cependant, soutiennent en principe l’octroi du statut de candidat à Kiev
La Grèce et Chypre s’opposeraient à toute proposition suggérant d’accélérer l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, a rapporté vendredi Euractiv, citant des diplomates anonymes.
Une source du ministère grec des Affaires étrangères a déclaré au média qu’Athènes insisterait pour que toutes les procédures stipulées à l’article 49 du traité UE soient respectées si l’Ukraine se voyait accorder le statut de candidat le mois prochain. La Grèce n’aurait apparemment aucun problème de principe à accorder un tel statut à Kiev, mais souhaiterait d’abord se familiariser avec la proposition de la Commission européenne.
Nicosie, qui entretient traditionnellement des relations très étroites avec la Grèce, a également souhaité voir la proposition de la Commission avant de pouvoir répondre définitivement, ont déclaré à Euractiv des responsables gouvernementaux chypriotes anonymes. Cependant, tout comme la Grèce, Chypre serait opposée à donner à l’Ukraine des raccourcis vers l’adhésion à l’UE, ont indiqué les sources.
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Selon le rapport, Athènes et Nicosie craignent que la candidature de l’Ukraine n’éclipse les perspectives d’adhésion de la Macédoine du Nord et du Monténégro qui, avec plusieurs autres nations, sont candidats depuis des années maintenant. Les responsables grecs et chypriotes ont noté que l’adhésion de la région des Balkans occidentaux au bloc devrait rester une priorité, d’autant plus que les pays candidats ont déjà mené certaines des réformes requises.
La Première ministre finlandaise Sanna Marin a exprimé une position identique lors de sa visite à Kiev jeudi, comme l’a rapporté le journal finlandais Yle. Le Premier ministre aurait déclaré que l’on ne peut pas donner de raccourci à l’Ukraine et que son adhésion au bloc devrait avoir lieu en temps voulu lorsque Kiev remplira les conditions. Tout en préconisant d’accorder le statut de candidat à l’Ukraine, Marin a souligné qu’il pourrait s’écouler des années avant que le pays ne devienne un État membre.
L’Ukraine a déposé sa demande officielle d’adhésion à l’UE le 28 février, quatre jours après que la Russie a attaqué le pays.
Les dirigeants de l’UE devraient rendre une décision lors du sommet du bloc les 23 et 24 juin sur l’opportunité d’accorder le statut de candidat à Kiev. Le soutien unanime des 27 nations membres est nécessaire pour que le statut soit accordé.
Plus tôt ce mois-ci, le président français Emmanuel Macron a suggéré que l’Ukraine pourrait faire partie d’un “Communauté politique européenne» pour l’instant, notant que l’adhésion de Kiev à l’UE pourrait prendre des années, voire des décennies. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé l’idée, indiquant clairement que l’Ukraine ne se contenterait d’aucun substitut au statut de candidat à l’UE et à l’adhésion à part entière.
La source: www.rt.com