TRNN s’entretient avec le journaliste Chris Hedges depuis le sol lors des manifestations internationales pour libérer Assange, qui se sont tenues à Washington, DC, et à Londres.
Studio/Post-Production : Jaisal Noor
Transcription
Foule: [chanting] Libérez Julian Assange !
Jaisal Noor : Les partisans du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, ont organisé une journée d’action internationale le samedi 8 octobre pour exiger que les États-Unis cessent leurs efforts pour le faire extrader afin de faire face à des accusations criminelles pour son rôle dans la fuite d’un trésor de documents de renseignement américains hautement classifiés par la dénonciatrice de l’armée Chelsea Manning. .
A Londres, des centaines de manifestants se sont rassemblés en une ligne qui s’étendait du parlement britannique à l’autre côté de la Tamise. Stella Moris, mariée à l’activiste et éditrice d’origine australienne, a déclaré que le gouvernement britannique devrait parler aux autorités américaines pour mettre fin à l’offre d’extradition lancée en 2019.
Étoile de la mort : Le gouvernement britannique devrait parler à ses homologues américains pour mettre fin immédiatement à cette affaire. Ça fait déjà trois ans et demi que ça dure. C’est une tache sur le Royaume-Uni et c’est une tache sur l’administration Biden.
Jaisal Noor : À Washington, DC, des dizaines de personnes ont marché sur le ministère américain de la Justice, appelant le procureur général Merrick Garland à abandonner les charges retenues contre Assange, qui comprennent une accusation de piratage et 17 chefs d’accusation de violation de la loi sur l’espionnage de la Première Guerre mondiale.
Chris Hedges : Julian n’est pas un citoyen américain. WikiLeaks n’est pas une publication basée aux États-Unis. Il n’est pas juridiquement, je pense, justifiable de l’inculper en vertu de la loi américaine sur l’espionnage. C’est un homme innocent, il n’a jamais commis de crime. Le seul crime qu’il a commis est de dire la vérité.
Jaisal Noor : Chris Hedges est un journaliste lauréat du prix Pulitzer et ancien New York Times Chef du bureau Moyen-Orient. Il est actuellement l’hôte de Le rapport Chris Hedges sur Les vraies nouvelles. Il dit craindre que les poursuites contre Assange ne criminalisent la publication de documents classifiés, un outil essentiel pour obliger les gouvernements à rendre des comptes.
Chris Hedges : Une partie de la raison pour laquelle je m’implique autant là-dedans est que, ayant travaillé pour Le New York Times, ayant publié des documents classifiés, si Julian est condamné, cela crée un précédent juridique qui permet à quiconque possède des documents classifiés ou les publie d’être criminalisé. C’est vraiment la fin de toute enquête sur les rouages du pouvoir.
Jaisal Noor : Assange est incarcéré dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres depuis 2019, endurant des conditions que les experts ont condamnées comme de la torture.
Chris Hedges : Les conditions de son incarcération sont si brutales. Je veux dire, il est isolé, il a subi un petit accident vasculaire cérébral. Il a perdu beaucoup de poids. D’après les procès à Londres, nous savons qu’il a eu des hallucinations psychologiques et qu’on l’a retrouvé en train de se cogner la tête contre le mur.
Jaisal Noor : Les partisans d’Assange affirment que les États-Unis le ciblent pour avoir dénoncé les actes répréhensibles des États-Unis en Afghanistan et en Irak, notamment en publiant une vidéo de meurtre collatéral qui montre un hélicoptère Appache américain abattant des civils et des journalistes de Reuters en Irak.
Parmi la douzaine de journalistes, vétérans et militants qui ont exprimé leur soutien à Assange, il y avait Berthony Dupont, l’éditeur de Haïti Libertéqui a publié des trésors de câbles diplomatiques américains obtenus par Wikileaks qui révèlent l’ingérence américaine en cours en Haïti
Berthony Dupont : Nous avons publié un article sur les États-Unis essayant de saboter [inaudible] connu comme [inaudible]. Comment il s’est battu pour faire passer le salaire minimum de 1,75 $ par jour à 5,00 $ par jour. Comment il a volontairement déployé des troupes américaines en Haïti après le tremblement de terre de janvier 2000. Comment ça s’intègre [inaudible] soldats dans la police d’Haïti. Comment il a approuvé l’agression mortelle contre [inaudible]. Et comment il s’est battu bec et ongles pendant sept ans pour arrêter [inaudible] retourner en Haïti après son exil en 2004.
Jaisal Noor : L’équipe juridique d’Assange a interjeté appel devant la Haute Cour britannique contre la décision de Londres de l’extrader. Hedges dit qu’il sera essentiel pour les partisans d’Assange de maintenir la pression publique pour obtenir sa libération.
Chris Hedges : Je pense qu’il est essentiel de sortir dans la rue et d’entourer le Parlement. Je pense qu’il y a une dizaine d’actions en Australie et partout dans le monde. Nous devons prendre le temps et l’énergie de sortir et de faire entendre notre voix pour défendre Julian, c’est vraiment essentiel. Et puis l’autre chose est de nous informer sur la longue persécution de Julian, parce que ça ne sortira pas dans la presse commerciale, et la presse de l’establishment ne vous le dira jamais.
Jaisal Noor : Pour The Real News, c’est Jaisal Noor qui rapporte de Washington.
Source: https://therealnews.com/supporters-of-julian-assange-host-international-day-of-action-against-his-extradition