Deux Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée lors d’incidents distincts.
Ayman Mahmoud Mheisen, 29 ans, a été tué jeudi matin lors d’un raid militaire israélien avant l’aube sur le camp de réfugiés de Dheisheh dans la ville méridionale de Bethléem, selon le ministère palestinien de la Santé.
Mheisen était le troisième Palestinien à être abattu en Cisjordanie occupée en moins de 24 heures. Il était père de trois enfants et ancien prisonnier qui a passé trois ans dans les prisons israéliennes, ont déclaré des groupes de défense des droits des prisonniers palestiniens.
Par ailleurs, les forces israéliennes ont tué mercredi soir Bilal Awad Qabaha, 24 ans, lors d’un raid sur le village de Yabad, à l’extérieur de la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué le ministère.
Qabaha était dans un état critique lorsqu’il a été transféré dans un hôpital de Jénine, où il est décédé.
L’armée avait attaqué Yabad dans la soirée pour détruire la maison de Diaa Hamarsheh, qui a mené une fusillade le 29 mars dans la ville de Bnei Brak près de Tel-Aviv, tuant cinq personnes. Hamarsheh a été tué dans une fusillade avec la police israélienne sur les lieux.
L’armée a également arrêté le père de Hamarsheh, âgé de 59 ans, Ahmad, après la démolition.
Urgent| Couverture médiatique : « Au moment où la maison de la famille Diaa Hamrasheh a explosé dans la ville de Ya’bad, au sud de Jénine.
Photographie : Abdullah Bahsh pic.twitter.com/JGP6GOh4IO
– Quds News Network (@qudsn) 2 juin 2022
[Translation: The moment the Diaa Hamarsheh family home was blown up in Yabad south of Jenin]
Israël détruit les maisons des assaillants palestiniens dans le cadre d’une politique qui a longtemps été critiquée par les groupes de défense des droits comme une punition collective envers leurs familles et leurs villes.
Des affrontements ont éclaté avec l’armée israélienne à Yabad peu après le début du raid, et plusieurs blessés graves par balles réelles ont été signalés.
Mercredi matin, les forces israéliennes ont abattu la journaliste palestinienne Ghufran Warasneh, 31 ans, à l’entrée du camp de réfugiés d’Arroub au nord d’Hébron, en Cisjordanie occupée.
L’armée israélienne a affirmé qu’elle était en possession d’un couteau et qu’elle avait tenté de poignarder des soldats, mais des témoins ont déclaré à Al Jazeera que Warasneh, qui en était au troisième jour d’un nouvel emploi dans une station de radio, avait posé peu de menace.
Les forces israéliennes ont attaqué mercredi le cortège funèbre de Warasneh dans le camp, tirant à balles réelles sur les personnes en deuil et lançant des gaz lacrymogènes directement dans la foule. Au moins un Palestinien a été grièvement blessé et soigné à l’hôpital après avoir été touché par une balle réelle lors des funérailles.
Que Dieu ait pitié de la martyre Ghufran et Rasna, qui allait commencer sa carrière aujourd’hui dans l’une des stations de radio locales, mais l’occupation l’a exécutée puis a attaqué ses funérailles et son cercueil, ainsi que de nombreuses funérailles avant elle.
Après la vidéo de l’attaque des funérailles, un clip de Ghufran parle de la liberté des prisonniers dans un de ses reportages pendant ses études de journalisme pic.twitter.com/3stFhsO0N2— Jehad Barakat (@barakat_media) 1 juin 2022
[Translation: The martyr Ghufran Warasneh was about to begin a professional journey in one of the local radio stations. The occupation killed her and then attacked her funeral procession and her coffin, like it attacked many funerals before …]
Warasneh est le deuxième journaliste palestinien à être tué par les forces israéliennes en moins d’un mois.
Le 11 mai, l’armée israélienne a abattu la correspondante d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, alors qu’elle couvrait un raid militaire à Jénine. Les forces israéliennes ont également attaqué son cortège funèbre à Jérusalem-Est occupée pour tenter de l’empêcher d’avancer à pied.
Selon le ministère palestinien de la Santé, les forces israéliennes ont tué 61 Palestiniens depuis le 1er janvier.
Des groupes de défense des droits locaux et internationaux ont condamné ce qu’ils appellent l’usage excessif de la force par Israël et la « politique de tirer pour tuer » contre les Palestiniens, y compris les agresseurs présumés, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza.
De hauts responsables politiques israéliens – dont le Premier ministre israélien Naftali Bennett – ont encouragé le recours à la force létale et donné l’ordre de tirer sur les Palestiniens qui ne représentaient pas une menace imminente.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a noté dans des rapports que les forces israéliennes “utilisent souvent des armes à feu contre des Palestiniens par simple suspicion ou par mesure de précaution, en violation des normes internationales”.
Une série d’attaques palestiniennes depuis mars a fait 19 morts en Israël.
Les forces israéliennes ont intensifié leurs raids, notamment dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est. Des centaines de Palestiniens ont été blessés lors de raids menés par les forces et les colons israéliens dans l’enceinte pendant le mois sacré musulman du Ramadan, et lors du défilé d’extrême droite israélien “Journée de Jérusalem” dimanche dans et autour de la vieille ville.
Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/6/2/israeli-forces-kill-two-palestinians-in-occupied-west-bank