Danièle Obono
Nous ne pouvons que l’espérer et nous y travaillons !
Un signe encourageant, cependant, que l’on a pu constater au premier tour de l’élection présidentielle, c’est le soutien à Jean-Luc Mélenchon des primo-votants, notamment dans les quartiers populaires. D’un autre côté, regardez ce à quoi nous sommes confrontés : nous devons travailler contre vingt, trente, quarante ans de désengagement politique. La crise démocratique ne peut être résolue en quelques élections, surtout lorsque les raisons de celle-ci – des politiques comme les attaques contre la solidarité collective et l’État-providence – sont toujours présentes et encore plus ancrées par les forces gouvernantes.
On peut harceler ces forces et essayer de les gêner, mais on aura du mal à inverser la tendance au désengagement de manière significative si on n’a pas les leviers pour faire des changements concrets en termes de politique. Il ne suffit pas de raconter aux gens des histoires de moralité ou même d’avoir de bonnes idées. C’est quelque chose qui prendra du temps. D’un autre côté, notre analyse est que là où nous avons des réservoirs potentiels de soutien, si nous pouvons inverser l’abstention de quelques points de pourcentage, nous pouvons vraiment effectuer des changements clés.
Nous avons changé le centre de gravité politique, ce qui est déjà quelque chose ! Nous ne pouvons pas défaire des décennies de normalisation de l’extrême droite du jour au lendemain. Mais nous avons réussi, dans la mesure où le débat n’est plus entre l’extrême droite et les macronistes. C’est entre Macron et les forces populaires derrière la NUPES. L’enjeu pour nous est d’utiliser cela comme un levier pour mobiliser les électeurs jeunes et populaires : si tous ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle votent à nouveau, nous pouvons gagner. Ceux qui se sont rendus aux urnes il y a quelques mois, il faut qu’ils se mobilisent à nouveau dimanche.
La source: jacobin.com