Un ancien pilote américain fait face à des accusations de complot en vue d’exporter des services de défense vers la Chine pour la formation de pilotes militaires.
Le département du procureur général australien a approuvé une demande d’extradition d’un ancien pilote de chasse du US Marine Corps vers les États-Unis, où il est accusé d’avoir enfreint les lois américaines sur le contrôle des armements en s’engageant dans la formation de pilotes chinois.
Arrêté en Australie en octobre, Daniel Duggan, 54 ans, est accusé de blanchiment d’argent et de complot en vue d’exporter des services de défense vers la Chine en expliquant à des pilotes militaires chinois comment atterrir sur des porte-avions, selon un acte d’accusation de 2017 descellé par un tribunal américain en décembre.
L’Australie a reçu une demande d’extradition des États-Unis pour Duggan le 9 décembre, a annoncé jeudi le département du procureur général, et devait prendre une décision d’ici le 25 décembre quant à l’acceptation formelle de la demande.
“Le procureur général s’est conformé à cette exigence et l’avocat de M. Duggan a été informé de cette décision”, a déclaré le ministère dans un communiqué à l’agence de presse Reuters.
Cette décision indique que le procureur général est d’avis que Duggan est une personne pouvant être extradée vers les États-Unis, conformément à la loi australienne sur l’extradition de 1988.
L’acte d’accusation de 2017 indique que “Duggan a dispensé une formation militaire aux pilotes de la RPC (République populaire de Chine)” par le biais d’une école de pilotage sud-africaine à trois reprises en 2010 et 2012, alors qu’il était citoyen américain.
Les violations dont il est accusé comprennent également la fourniture de services aériens en Chine, l’évaluation de stagiaires pilotes militaires chinois et l’instruction d’atterrissage sur des porte-avions.
Duggan fait face à quatre chefs d’accusation aux États-Unis, dont complot en vue d’exporter des services de défense vers la Chine, complot en vue de blanchir de l’argent et violation de la loi sur le contrôle des exportations d’armes.
L’affaire d’extradition doit être soumise à un magistrat de l’État de Nouvelle-Galles du Sud le 10 janvier, a indiqué le ministère du Procureur général.
L’avocat de Duggan, Dennis Miralis, n’était pas disponible pour commenter. Combattant la demande d’extradition, Miralis avait déclaré que Duggan était un citoyen australien qui a renoncé à sa citoyenneté américaine et nie avoir enfreint la loi.
Duggan a été arrêté dans une partie rurale de la Nouvelle-Galles du Sud en octobre par la police fédérale australienne agissant à la demande des États-Unis pour son arrestation. Il était arrivé en Australie depuis la Chine quelques semaines auparavant.
En octobre, le ministère de la Défense du Royaume-Uni a publié une alerte de renseignement mettant en garde ses anciens et actuels pilotes militaires contre les programmes de chasse aux têtes chinois visant à les recruter. Le Royaume-Uni a déclaré qu’il modifierait également ses lois sur la sécurité nationale pour empêcher le recrutement d’anciens pilotes militaires par des agences tierces pour aider à former les forces chinoises.
Les médias ont indiqué que les pilotes avaient reçu environ 300 000 dollars pour former l’armée de l’air chinoise.
Le Canada et la Nouvelle-Zélande ont déclaré qu’ils enquêtaient également pour savoir si d’anciens militaires avaient participé à la formation de pilotes militaires chinois.
Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, a ordonné en novembre un examen urgent des politiques de confidentialité de l’armée en réponse aux préoccupations selon lesquelles des pilotes australiens faisaient partie du personnel militaire occidental recruté pour former les pilotes chinois.
Le ministre de la Défense a averti les anciens pilotes de se rappeler que révéler des secrets militaires australiens était un crime “clair et sans ambiguïté”.
Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/12/29/australia-to-extradite-ex-us-fighter-pilot-over-china-training