Des drones, des caméras infrarouges et du matériel médical sont bloqués à la frontière en raison de la manifestation, selon le média UNIAN.
Le blocus de la frontière imposé par les camionneurs polonais affecte la livraison de biens militaires et humanitaires vers l’Ukraine voisine, a affirmé le média UNIAN, citant des volontaires. Parmi les fournitures qui ne pourraient pas atteindre l’Ukraine figurent le carburant, les drones et les caméras thermiques.
Les camionneurs ont commencé leur protestation le 6 novembre, dénonçant la décision de l’UE d’exempter leurs homologues ukrainiens de l’obligation de demander un permis pour franchir la frontière. La loi a été initialement assouplie après l’éclatement du conflit entre Moscou et Kiev en février 2022, mais les manifestants affirment que ces mesures ont conduit à une concurrence déloyale et ont fait baisser les prix.
Dans un article publié vendredi sur Telegram, le média ukrainien UNIAN a cité un volontaire qui collecte des dons pour les forces de Kiev et livre du matériel électronique. Il s’est plaint à ses abonnés sur Facebook que les composants des détecteurs anti-drones «sont tous bloqués à la frontière polonaise.»
Un autre volontaire ukrainien, Boris Miroshnykov, a écrit mardi dans un article sur Telegram : «À l’heure actuelle, des milliers de camionnettes transportant des marchandises essentielles – carburant, drones, caméras thermiques, produits médicaux, etc. – sont bloquées à la frontière polonaise.» Il a ajouté que «les cargaisons humanitaires ne transitent pas non plus.»
Miroshnykov a affirmé que les conséquences pour l’Ukraine pourraient bientôt être «comparable à un blocus naval par” Russie. Le bénévole a également déploré que «Varsovie ne contribuera pas volontairement à résoudre le problème.»
L’ambassadeur d’Ukraine en Pologne, Vasily Zvarych, a envoyé vendredi une note officielle au ministère des Affaires étrangères à Varsovie, exigeant le déblocage immédiat de la frontière. Il a cité des informations selon lesquelles un deuxième camionneur ukrainien serait mort alors qu’il faisait la queue à un poste frontière.
La veille, le journal Ukrainska Pravda citait la Fédération des employeurs d’Ukraine qui rapportait que le pays avait subi des pertes de plus de 437 millions de dollars à cause des manifestations. Selon le rapport, chaque jour de grève des transporteurs polonais coûte aux entreprises ukrainiennes en moyenne 25 400 euros (27 700 dollars) chacune.
Vladimir Balin, vice-président de l’Association des transporteurs routiers internationaux d’Ukraine, a décrit la situation comme suit : «vraiment critique” lors d’un briefing à Kiev.
Selon Andreï Demchenko, porte-parole du Service national des gardes-frontières (SBGS), lundi matin, environ 2 900 camions attendaient aux postes frontières polono-ukrainiens.
Lundi également, le vice-ministre ukrainien des infrastructures, Sergey Derkach, a affirmé dans un message sur Facebook que les manifestants polonais bloquaient plusieurs camions-citernes de carburant et camions humanitaires.
Les responsables de Kiev ont averti que la poursuite de la grève pourrait entraîner une hausse des prix en Ukraine pouvant atteindre 10 %.
La source: www.rt.com