Trois ONG poursuivent la France pour avoir fourni des armes à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite qui combat au Yémen

Trois organisations de défense des droits humains ont poursuivi les fabricants d’armes français Dassault Aviation, Thales et MBDA France pour avoir vendu des armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, accusant ces ventes de complicité dans les crimes de guerre présumés commis par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen.

Le procès, initié par le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR), le Mwatana for Human Rights et Sherpa International, porte sur 27 frappes aériennes visant quatre hôpitaux, trois écoles et plusieurs camps de réfugiés. Tous auraient été éloignés des cibles militaires et impliquaient l’utilisation d’armes fabriquées par les trois sociétés.




Dassault est spécifiquement poursuivi pour avoir rendu possible des attentats »contre les civils et les infrastructures civiles» en vendant aux Émirats arabes unis et en assurant la maintenance de quelque 59 avions de chasse Mirage et «encourageant« violations du droit international des droits de l’homme en vendant 80 avions Rafale au pays. La vente par MBDA France des missiles air-sol Storm Shadow et Scalp et la vente par Thales des nacelles de guidage Damocles et des systèmes de guidage de missiles Scales sont également condamnées dans le procès.

Les entreprises ont leur propre responsabilité de faire leur évaluation des risques et elles commercent avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis depuis des années», a déclaré jeudi à Reuters Canelle Lavite de l’ECCHR, expliquant qu’après cinq ans de guerre au Yémen, les trafiquants d’armes étaient certains d’avoir rencontré «ces rapports internationaux abondants et cohérents qui documentent les violations de la coalition» au Yémen. “Si nous fournissons des armes à un auteur présumé de crimes récurrents, nous facilitons la commission de ces crimes,” elle a continué.

Ils ne doivent plus ignorer que leurs exportations peuvent entraîner une éventuelle responsabilité pénale.

Les frappes aériennes de la coalition ont causé de terribles destructions au Yémen. Les armes produites et exportées par les pays européens, et en particulier la France, ont permis ces crimes“, a déclaré à Reuters le directeur exécutif de Mwatana for Human Rights, Abdulrasheed al-Faqih, affirmant que”sept ans après le début de cette guerre, les innombrables victimes yéménites méritent des enquêtes crédibles sur tous les auteurs de crimes, y compris ceux potentiellement complices.”

Al-Faqih a affirmé que son organisation avait documenté plus de 1 000 attaques contre des civils qui ont fait 3 000 morts et 4 000 blessés.

Les trois ONG ne sont pas les premières à poursuivre en justice des personnalités de premier plan de la coalition. Les tribunaux français entendent déjà des plaintes contre le prince Mohammed bin Zayed al-Nahyan d’Abu Dhabi, le prince saoudien Mohammed bin Salman et même les autorités douanières françaises.

Amnesty International France et l’ECCHR ont poursuivi les autorités douanières en septembre dans le but de les forcer à divulguer les registres des exportations d’armes vers l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qualifiant leur refus de le faire jusque-là de “atteinte disproportionnée au droit fondamental du public de recevoir des informations.« La France, ont soutenu les ONG, avait continué à expédier des armes et à assurer la maintenance et la formation des belligérants malgré »des preuves accablantes d’attaques commises par la coalition militaire Arabie Saoudite-EAU… contre les populations civiles et les infrastructures» au Yémen.

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L’ONU a confirmé en 2020 que l’équipement militaire fourni par les pays occidentaux alimentait le conflit au Yémen, qui fait rage depuis 2015, faisant plus de 150 000 morts et conduisant des millions de personnes au bord de la famine.

L’Arabie saoudite a nié à plusieurs reprises avoir pris pour cible des infrastructures civiles, insistant au contraire sur le fait qu’elle a poursuivi des cibles militaires en réponse à des menaces perçues. Les Émirats arabes unis ont répondu aux accusations de crimes de guerre de l’ONU en accusant l’organisation d’ignorer la culpabilité des Houthis dans les souffrances des civils.

Une trêve entre la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les rebelles houthis, la première depuis 2016, est en vigueur depuis le 2 avril.

La source: www.rt.com

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