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S’il est vrai que Macron a émis des signaux « progressistes », il les a envoyés vers des groupes sociaux bien précis. Il a envoyé des signaux très différents à d’autres groupes, certains un peu plus discrets mais non moins ambigus. Je pense à sa rencontre avec Philippe de Villiers [leader of the hard-right Movement for France party]. C’était un message destiné à certains groupes sociaux spécifiques à la France, à savoir les catholiques et les traditionalistes associés à la droite.

Le discours de Macron a envoyé des signaux contradictoires mais a finalement réussi à cibler les différents groupes concernés. En outre, de nombreux politologues font carrière dans l’idée de groupes sociaux progressistes, censés être économiquement libéraux tout en étant progressistes dans leurs valeurs sociales. Personnellement, je pense que c’est une illusion bourgeoise propagée par des groupes sociaux un peu narcissiques qui se croient tellement progressistes.

Quand on interroge ces soi-disant progressistes, la répression policière ne les a pas du tout bouleversés. Quand on écoute les discussions qu’ils ont eues dans les médias et sur internet, on s’aperçoit qu’ils justifient les violences policières sous prétexte que les gilets jaunes étaient des antisémites, des fascistes ou des rednecks. Un sondage a montré à quel point les électeurs «centristes» veulent que l’ordre soit maintenu. Les électeurs les plus favorables à un homme fort faisant passer des politiques sans contrainte parlementaire étaient les électeurs du Front National, et juste derrière eux se trouvaient les « centristes ».

Pour revenir à la question plus générale, je pense que cet aspect autoritaire est présent dans le libéralisme. Cette façon de vouloir imposer les choses, même face aux résistances sociales, est toujours présente car les libéraux pensent qu’un ordre social propre se fonde sur le marché, et qu’il faut le préserver à tout prix. Ensuite, il y a des groupes sociaux qui, pour des raisons politiques, sont complètement indifférents à la répression policière contre une telle résistance sociale. La violence sociale fait partie du néolibéralisme. Il n’est pas là tout le temps, mais en cas de besoin, il peut être appliqué.



La source: jacobinmag.com

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