La pandémie de COVID-19, l’orientation économique et politique du Royaume-Uni après le Brexit vers l’Asie-Pacifique et les coupes dans l’aide au développement semblent tous avoir creusé la distance politique et économique entre le Royaume-Uni et l’Afrique ces dernières années. Mais ces changements font partie d’une tendance à long terme d’un lent déclin de la relation : par exemple, la part de l’Afrique dans les importations du Royaume-Uni est passée de 2,1 % à 1,7 % au cours des 10 dernières années (ONS).

L’environnement du commerce, de l’aide et du financement en Afrique est également en train de changer : malgré les retards dans sa négociation et sa mise en œuvre, la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA), dans le cadre de laquelle les échanges ont commencé en 2021, représente une opportunité importante pour de nombreux pays africains de transformer leur économiques et développer des chaînes de valeur régionales, en réduisant la dépendance vis-à-vis du commerce et des investissements avec le Royaume-Uni et d’autres partenaires traditionnels.

L’Afrique et le Royaume-Uni peuvent bénéficier d’un renversement de cette tendance. En effet, compte tenu du dynamisme de nombreuses économies africaines, des innovations technologiques et du défi du changement climatique, un engagement stratégique plus fort avec l’Afrique est essentiel pour le Royaume-Uni, maintenant plus que jamais. D’un point de vue commercial, la demande de l’Afrique non seulement augmente, mais devient également plus sophistiquée à mesure que sa classe moyenne se développe. Cette croissance génère des opportunités d’investissement à moyen et long terme dans des secteurs critiques tels que les services aux entreprises, dans lesquels le Royaume-Uni possède une expertise considérable.

De plus, la transformation verte de l’économie britannique vers le net zéro nécessitera la création de partenariats avec de nombreux pays africains pour garantir l’accès aux intrants critiques, tels que les minéraux de terres rares. Il est important de noter que cet accès doit s’appuyer sur la transformation et le développement des économies africaines elles-mêmes : le Royaume-Uni devrait reconsidérer son absence de politique d’importation au-delà des préférences commerciales et ses récentes coupes dans le soutien à la transformation économique.

La pandémie de COVID-19, l’orientation économique et politique du Royaume-Uni après le Brexit vers l’Asie-Pacifique et les coupes dans l’aide au développement semblent tous avoir creusé la distance politique et économique entre le Royaume-Uni et l’Afrique ces dernières années.

Du côté africain, les négociateurs de l’AfCFTA et les décideurs africains doivent mieux envisager et concevoir des politiques supplémentaires pour développer l’environnement propice dont les entreprises modernes ont besoin. Ces politiques devraient inclure la fourniture de services essentiels critiques (par exemple, l’énergie), une infrastructure adéquate et d’autres aspects de l’environnement des affaires. En outre, la fourniture de services modernes tels que les services commerciaux, financiers, d’assurance et technologiques est essentielle au succès des entreprises modernes ainsi qu’au développement des chaînes de valeur régionales et continentales. L’investissement et l’expertise du Royaume-Uni dans tous ces secteurs peuvent jouer un rôle utile.

Il est important de noter que la création de nouveaux et le renforcement des anciens partenariats entre le Royaume-Uni et les économies africaines individuelles doivent être au centre de la stratégie économique et politique mondiale du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni pourrait devoir faire preuve de souplesse : ces partenariats devraient être développés et mis en œuvre dans le contexte de la ZLECAf et des propres ambitions de l’Afrique. En effet, le soutien du Royaume-Uni à la mise en œuvre de l’AfCFTA constitue une première étape importante qui doit être complétée par de nouvelles actions pour placer la relation avec le continent au centre de la stratégie géopolitique du Royaume-Uni au cours des prochaines décennies.

La source: www.brookings.edu

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