Ankara est un médiateur entre la Russie et l’Ukraine et ne se joindra pas à la campagne menée par les États-Unis pour sanctionner la Russie pour son action militaire contre son voisin, a déclaré mardi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
« Notre position sur les sanctions doit être acceptée en raison du rôle de médiateur que nous jouons. Notre position est claire : nous ne les rejoindrons pas, et nous ne laisserons pas les sanctions nous traverser », a-t-il déclaré, cité par les médias.
La remarque est intervenue juste au moment où l’UE annonçait un accord de principe sur une sixième série de sanctions contre la Russie, qui comprend un embargo partiel sur le pétrole.
Le chef de la diplomatie turque a réitéré la politique de non-sanction en répondant aux questions sur les affaires étrangères d’Ankara de l’agence de presse turque Anadolu. Il a déclaré que son homologue russe, Sergueï Lavrov, devait se rendre en Turquie la semaine prochaine, avec la question de la sécurité de la navigation en mer Noire à l’ordre du jour.
La Turquie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle ne considérait pas les sanctions économiques unilatérales comme un bon outil et qu’elle favorisait la diplomatie pour tenter de résoudre la crise en Ukraine.
Ankara a accueilli le seul cycle de pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, au cours duquel les parties ont déclaré que des progrès tangibles avaient été réalisés. Les négociations à Istanbul fin mars se sont conclues par la remise à la Russie de propositions écrites sur la manière dont leurs différends pourraient être réglés, y compris un engagement de neutralité de Kiev.
Le processus est depuis au point mort. Kiev a affirmé que les crimes de guerre russes empêchaient le public ukrainien d’accepter un accord de paix et a déclaré qu’il était déterminé à gagner sur le champ de bataille avec l’aide des nations occidentales.
Moscou a déclaré avoir formulé un accord de paix formel basé sur les propositions de Kiev et le lui avoir envoyé, mais n’avoir eu aucune réponse de la part de l’Ukraine. Les responsables russes ont déclaré que toutes les déclarations faites depuis par des responsables ukrainiens, y compris le président Volodymyr Zelensky, selon lesquelles ils étaient prêts à négocier avec la Russie n’étaient pas de bonne foi.
La Russie a attaqué l’État voisin fin février, à la suite de l’échec de l’Ukraine à mettre en œuvre les termes des accords de Minsk, signés pour la première fois en 2014, et de la reconnaissance éventuelle par Moscou des républiques du Donbass de Donetsk et de Lougansk. Les protocoles négociés par l’Allemagne et la France ont été conçus pour donner aux régions séparatistes un statut spécial au sein de l’État ukrainien.
Le Kremlin a depuis exigé que l’Ukraine se déclare officiellement un pays neutre qui ne rejoindra jamais le bloc militaire de l’OTAN dirigé par les États-Unis. Kiev insiste sur le fait que l’offensive russe n’a pas été provoquée et a démenti les allégations selon lesquelles il prévoyait de reprendre les deux républiques par la force.
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La source: www.rt.com