La Russie ne croit pas qu’une éventuelle opération militaire de la Turquie contre les milices kurdes dans le nord de la Syrie «contribuer à la stabilité et à la sécurité» en République arabe, a déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux journalistes.

L’envoyé spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexander Lavrentyev, a noté qu’aux yeux de Moscou, une telle incursion de la part d’Ankara “serait une démarche peu judicieuse qui pourrait conduire à la déstabilisation de la situation.“La Russie prévoit d’exhorter la Turquie à tenter de résoudre pacifiquement tous les problèmes”, a ajouté le responsable, s’exprimant mercredi au début d’une réunion internationale sur la Syrie à Nur Sultan au Kazakhstan.

Le mois dernier, la Turquie a annoncé ses plans pour une offensive militaire dans le nord de la Syrie, avec la mise en place d’un “zone de sécurité» le long de la frontière syrienne désignée comme son objectif clé. Plus tôt ce mois-ci, le président turc Recep Tayyip Erdogan a expliqué que les forces armées de son pays lanceraient une «anti-terroriste», ciblant les villes du nord de la Syrie de Tal Rifat et Manbij qui comptent d’importantes populations kurdes et sont actuellement contrôlées par les Unités de protection du peuple (YPG), un groupe kurde. S’adressant aux législateurs du Parti de la justice et du développement au pouvoir, il a ajouté que l’armée se déplacerait alors “étape par étape dans d’autres régions.» Le dirigeant turc n’a pas précisé quand exactement l’opération commencerait.




La Turquie considère les milices kurdes du nord de la Syrie comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’Ankara a qualifié d’organisation terroriste.

Parlant au téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine fin mai, Erdogan a fait valoir que la création d’un “zone de sécurité» dans le nord de la Syrie était «impératif.

Commentant les plans d’Ankara, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a à son tour précisé que l’opération turque était «quelque chose auquel nous nous opposerions.« Le diplomate américain a prévenu que »toute nouvelle offensive compromettrait la stabilité régionale.

Les forces turques sont entrées en territoire syrien à plusieurs reprises ces dernières années.

En octobre 2019, Ankara a déployé son armée dans le nord du pays voisin dans le cadre de ce qu’elle a appelé “l’opération Peace Spring”. Les hostilités ont pris fin après que le président Erdogan a rencontré son homologue russe et conclu un accord selon lequel une zone tampon de 30 kilomètres devait être établie dans le nord de la Syrie, exempte de groupes armés kurdes. Ankara a également mené des incursions militaires similaires en 2018 et 2016.

Selon l’agence de presse russe TASS, les milices locales soutenues par la Turquie et Ankara détiennent actuellement jusqu’à 10 % du territoire syrien, comprenant quelque 4,4 millions d’habitants.

La Turquie insiste sur le fait qu’elle n’agit qu’en état de légitime défense, empêchant la formation d’une zone kurde autonome hostile à sa frontière sud. Le gouvernement syrien, à son tour, a toujours condamné ce qu’il décrit comme l’occupation illégale de son territoire par les forces turques.

La source: www.rt.com

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