Le gouvernement de la nation ouest-africaine a cité des “violations flagrantes” de la souveraineté du Mali par l’ancien dirigeant colonial
Les autorités maliennes ont déclaré lundi que le pays se retirait des accords de défense existants avec la France, citant «violations flagrantes» de sa souveraineté par les forces françaises déployées au Mali.
Le gouvernement militaire de Bamako avait averti à plusieurs reprises Paris qu’il pourrait mettre fin à la coopération militaire entre les deux pays.
Dans une allocution télévisée lundi, le colonel Abdoulaye Maiga a expliqué cette décision en disant : «depuis quelque temps, le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une profonde détérioration de la coopération militaire avec la France.« Entre autres, Maïga a évoqué la décision de la France de mettre fin aux opérations conjointes avec les militaires maliens en juin dernier, ainsi que l’annonce par Macron en février que Paris retirait ses troupes.
Il a poursuivi en citant plusieurs cas de ce qu’il a décrit comme des violations de la souveraineté du Mali par les forces françaises.
En avril, Bamako a affirmé que des drones français avaient violé l’espace aérien du Mali pour espionner ses militaires des dizaines de fois depuis le début de l’année.
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Alors que les responsables de Bamako ont déclaré avoir notifié leur décision à Paris lundi après-midi, il n’y a pas encore eu de réaction officielle du gouvernement français.
Les relations entre la France et le Mali se sont régulièrement détériorées depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en août 2020.
La France, qui a gouverné le Mali de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1960, a accusé le nouveau gouvernement de créer «obstructions multiples» qui a effectivement empêché la poursuite d’une opération antiterroriste conjointe dans le pays impliquant le contingent français.
Les accords, désormais officiellement annulés par le gouvernement malien, remontent à 2013-14. Paris a lancé l’opération Serval au Mali en 2013. Un an plus tard, elle a été remplacée par la plus vaste opération Barkhane, visant à lutter contre l’insurrection dans toute la région du Sahel, qui – outre le Mali – s’étend sur le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie.
Annonçant le retrait des troupes à la mi-février, le président Emmanuel Macron a déclaré que «la victoire contre le terrorisme n’est pas possible si elle n’est pas soutenue par l’État lui-même,» suggérant que les responsables de Bamako n’étaient plus intéressés par la lutte contre les islamistes. Le dirigeant français a également souligné qu’il ne considérait pas le retrait comme un aveu d’échec de la part de Paris.
En 2021, le Mali a invité une organisation paramilitaire russe privée à aider à combattre les terroristes.
La source: www.rt.com