Les juges disent que la grève a été prolongée d’une troisième semaine pour protester contre “l’ingérence judiciaire” du président Kais Saied.

Les juges tunisiens ont prolongé leur grève nationale pour une troisième semaine pour protester contre ce qu’ils appellent « l’ingérence » du président Kais Saied dans le système judiciaire, alors que le président a resserré son emprise sur le pouvoir depuis le gel du parlement en juillet dernier.

Saied a démis de ses fonctions 57 juges le 1er juin, les accusant de corruption et de protection de « terroristes » – des accusations selon l’Association des juges tunisiens étaient principalement motivées par des considérations politiques.

Les juges ont suspendu leur travail devant les tribunaux le 4 juin et ont déclaré que les décisions du président visaient à contrôler le pouvoir judiciaire et à l’utiliser contre ses opposants politiques.

“Les juges ont décidé à l’unanimité de prolonger la grève d’une troisième semaine… pour organiser une journée de rage au cours de laquelle les juges manifesteront dans les rues en uniforme”, a déclaré Mourad Massoudi, le chef de l’Association des jeunes juges, à l’agence de presse Reuters.

Il a déclaré que des membres de la magistrature avaient décidé d’entamer une grève de la faim contre la décision de les révoquer. Un autre juge, Hamadi Rahmani, a confirmé. Quatre syndicats de juges ont appelé à la grève à la suite des licenciements massifs du 1er juin.

« S’immiscer dans le processus judiciaire »

La décision de Saied a renforcé les accusations au pays et à l’étranger selon lesquelles il a consolidé le pouvoir d’un seul homme après avoir assumé les pouvoirs exécutifs l’été dernier. Il a ensuite mis de côté la constitution démocratique de 2014 pour gouverner par décret et a révoqué le parlement élu.

Il dit que les décisions étaient nécessaires pour nettoyer le système judiciaire de la corruption endémique et qu’il ne vise pas à contrôler le système judiciaire.

En février, Saied a dissous le Conseil supérieur de la magistrature, qui avait agi comme le principal garant de l’indépendance judiciaire depuis la révolution tunisienne de 2011.

À l’époque, l’Association des juges tunisiens avait appelé à une grève de deux jours pour tous les tribunaux du pays pour protester contre la décision de Saied de dissoudre le principal organisme de surveillance judiciaire, au milieu des craintes croissantes d’un retour à un régime autoritaire.

Plus tard en février, Saied a publié un décret établissant un nouveau conseil judiciaire provisoire, s’octroyant des pouvoirs supplémentaires pour contrôler la plus haute organisation judiciaire du pays.

Saied affirme que ses actions depuis le 25 juillet 2021 ont été nécessaires pour sauver la Tunisie des élites politiques du pays. Au départ, ses mesures semblaient gagner le soutien du public, mais la colère du public grandit dans un contexte d’inflation et de chômage élevés et de services publics en déclin.

Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/6/19/tunisia-judges-extend-strike-over-sackings

Cette publication vous a-t-elle été utile ?

Cliquez sur une étoile pour la noter !

Note moyenne 0 / 5. Décompte des voix : 0

Aucun vote pour l'instant ! Soyez le premier à noter ce post.



Laisser un commentaire