Les personnes condamnées ont été reconnues coupables d’association de malfaiteurs, de crimes de guerre et de participation à un mouvement insurrectionnel.
Un tribunal militaire de la République démocratique du Congo (RDC) a condamné à mort huit soldats et trois civils pour avoir vendu des armes à un groupe rebelle violent.
Lors d’une audience publique vendredi, le président du tribunal, le colonel Kelly Dianga, a condamné les huit soldats, dont trois officiers, après avoir été reconnus coupables d’association de malfaiteurs, de crimes de guerre et de participation à un mouvement insurrectionnel.
Les trois civils – deux femmes et un homme – ont également été condamnés à mort pour leur implication dans l’affaire, a déclaré le président du tribunal, tandis que deux civils ont été condamnés à 10 ans de prison. Un autre militaire et un civil ont été acquittés faute de preuves.
Alors que la RDC observe un moratoire de facto sur la peine capitale depuis 2003, les tribunaux continuent de prononcer des condamnations à mort, selon les Nations unies.
Le procès s’est ouvert le mois dernier dans la province déchirée par le conflit de l’Ituri, les suspects étant accusés d’avoir fourni des fusils et des munitions au groupe notoire CODECO, qui a été accusé d’une série de massacres ethniques.
CODECO – la Coopérative pour le Développement du Congo – est une secte politico-religieuse qui prétend représenter les intérêts de l’ethnie Lendu.
Les communautés Lendu et Hema ont eu une querelle de longue date et avant l’intervention des casques bleus européens, des milliers de personnes sont mortes entre 1999 et 2003. La violence, y compris les massacres de civils, a repris depuis 2017 avec l’émergence du CODECO.
Par ailleurs, des soldats patrouillant le long de la rivière Ituri, dans le territoire d’Irumu de la province d’Ituri, ont découvert jeudi 17 corps décapités, selon le représentant de la Croix-Rouge David Beiza.
Une équipe de la Croix-Rouge s’est ensuite rendue dans la région avec des soldats et a trouvé les corps, a déclaré Beiza, ajoutant que les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) sont soupçonnés d’être responsables des meurtres.
L’Agence France-Presse n’a pas non plus été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.
Plus de 120 groupes armés parcourent la région orientale de la RDC où les massacres de civils sont monnaie courante.
Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/5/27/dr-congo-soldiers-civilians-sentenced-to-death-for-selling-arms