Le président français Emmanuel Macron a rejeté une offre de démission de la Première ministre Elisabeth Borne avant des pourparlers avec l’opposition visant à sortir de l’impasse provoquée par son incapacité à obtenir la majorité aux élections législatives.

L’évolution est intervenue mardi alors que Macron devait accueillir la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen et d’autres chefs de partis politiques pour de rares pourparlers à l’Elysée alors qu’il cherche des solutions à une situation sans précédent qui risque de plonger son deuxième mandat dans la crise deux mois après. a commencé.

L’Elysée a déclaré que Borne, accusée par certains analystes d’avoir mené une campagne terne, avait proposé sa démission à Macron mais que le chef de l’Etat l’a refusée.

Macron estime que le gouvernement doit “rester sur sa tâche et agir” et le président cherchera “des solutions constructives” à l’impasse politique dans les pourparlers avec les partis d’opposition, a déclaré un responsable présidentiel, qui a demandé à ne pas être nommé.

Macron doit entamer la vague de discussions de mardi en s’entretenant avec Christian Jacob, le chef de la droite traditionnelle Les Républicains (LR), parti en déclin ces derniers mois mais qui pourrait désormais être courtisé par le président pour lui donner la majorité. .

Le chef du Parti socialiste Olivier Faure et le patron du Parti communiste Fabien Roussel – membres de l’alliance de gauche NUPES – rencontreront également Macron, bien que le chef de l’extrême gauche Jean-Luc Melenchon ne soit pas prévu de le faire.

Et dans une rare rencontre, Macron accueillera à 17h30 heure de Paris (15h30 GMT) Le Pen, son rival à la présidentielle et chef de file du Rassemblement national (RN) d’extrême droite.

L’objectif est de “construire des solutions au service des Français” à l’heure où il n’y a pas de “majorité alternative” à celle de l’alliance au pouvoir de Macron, a précisé l’Elysée.

Alors que la coalition Ensemble (Ensemble) de Macron reste le plus grand parti après les élections à l’Assemblée nationale de dimanche, il lui manque des dizaines de sièges pour conserver la majorité absolue dont elle jouit depuis cinq ans.

Melenchon et Le Pen ont fait de gros gains, les laissant comme des acteurs majeurs dans le nouveau parlement.

L’alliance Ensemble de Macron a remporté 244 sièges, bien en deçà des 289 nécessaires pour une majorité globale, lors d’un vote à faible taux de participation qui a abouti à un taux d’abstention de 53,77 %.

L’élection a vu le NUPES devenir la principale force d’opposition avec ses alliés sur 137 sièges, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Mais il semble peu probable que la coalition des socialistes, des communistes, des verts et de la France insoumise d’extrême gauche soit en mesure de conserver une cause commune à la législature.

Melenchon, le chef de France insoumise qui a orchestré l’alliance, a qualifié ses résultats de “plutôt décevants” et a proposé lundi de faire de la NUPES un bloc permanent de gauche.

Il a déclaré qu’il ne s’agirait pas d’une fusion complète, mais simplement d’une force “alternative” efficace au parlement, bien que l’offre ait été immédiatement rejetée par les trois autres partis du NUPES.

Pendant ce temps, l’extrême droite sous Le Pen a affiché la meilleure performance législative de son histoire, devenant le parti d’opposition unique le plus fort avec 89 sièges, contre huit dans la chambre sortante.

Une Le Pen confiante a déclaré que son parti exigerait de présider la puissante commission des finances de l’Assemblée nationale, comme c’est la tradition pour le plus grand parti d’opposition.

Pas de confiance

Melenchon a déclaré qu’il déposerait une motion de censure contre Borne début juillet lorsqu’elle exposera ses priorités politiques pour les cinq prochaines années.

Même si Borne restera à son poste pour l’instant, un remaniement du cabinet se profile à l’horizon.

Les ministres de la santé et de l’environnement de Macron ont été battus et, par tradition, devront démissionner, tout comme le président du parlement et le chef du groupe parlementaire de Macron.

Les options qui s’offrent à Macron vont de la recherche de la formation d’une nouvelle alliance de coalition à l’adoption d’une législation basée sur des accords ad hoc ou même à la convocation de nouvelles élections.

Une option serait une alliance avec les républicains, qui compte 61 députés. Mais le président LR Jacob a insisté sur le fait que son parti avait l’intention de “rester dans l’opposition”.

« Que peut-il (Macron) faire maintenant ? titrait le quotidien Le Parisien. “Macron dans l’impasse, la NUPES déjà divisée”, renchérit Le Figaro.

Macron avait espéré marquer son deuxième mandat avec un programme ambitieux de réductions d’impôts, de réforme de la protection sociale et de relèvement de l’âge de la retraite. Tout cela est désormais remis en question.

Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/6/21/macron-rejects-pm-resignation-after-losing-parliamentary-majority

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