Quelques jours après que le président pakistanais Arif Alvi a dissous la chambre basse du parlement, ouvrant la voie à des élections générales sous une administration intérimaire neutre, un nouveau Premier ministre intérimaire a été nommé.

L’élection devrait avoir lieu dans les 90 jours, d’ici novembre, mais l’incertitude plane sur la date alors que le pays est aux prises avec des crises constitutionnelles, politiques et économiques.

Voici quelques questions clés sur la situation et sur la façon dont les prochains mois devraient se dérouler.

Qui est le nouveau PM intérimaire ?

Le Premier ministre sortant Shehbaz Sharif et le chef de l’opposition Raja Riaz Ahma ont nommé le sénateur Anwar ul-Haq Kakar du Balochistan Awami Party (BAP), un allié de la coalition qui a retiré son soutien à Imran Khan fin mars.

Le sénateur peu connu du Balouchistan, la province la moins peuplée du Pakistan, dirigera un gouvernement intérimaire jusqu’au prochain vote et sera chargé de choisir un cabinet pour diriger les ministères clés.

Sharif restera Premier ministre jusqu’à ce que le premier ministre intérimaire soit approuvé par le président Alvi. Lui et le chef de l’opposition au parlement ont choisi un chef de consensus pour diriger l’administration intérimaire.

Les élections seront-elles retardées ?

Le gouvernement intérimaire doit tenir des élections dans les 90 jours. Cependant, après que le gouvernement sortant a approuvé un nouveau recensement dans ses derniers jours, de nouvelles délimitations électorales doivent être établies par la Commission électorale.

L’exercice consistant à tracer de nouvelles limites pour des centaines de circonscriptions fédérales et provinciales dans un pays de 241 millions d’habitants peut prendre au moins six mois ou plus, selon un ancien responsable de la commission.

La Commission électorale doit annoncer combien de temps il faudra pour mener à bien l’exercice, ce qui peut également impliquer des litiges de la part des candidats concernant les nouvelles formations des circonscriptions, et, sur cette base, donner une date d’élection.

Quel est le rôle des militaires ?

L’armée continue de jouer un rôle énorme dans les coulisses du pays. Il a gouverné directement le Pakistan pendant plus de trois décennies des 76 années d’existence du pays et exerce un pouvoir extraordinaire sur la politique.

Les analystes politiques craignent que si la configuration intérimaire s’étend au-delà de son mandat constitutionnel, une période prolongée sans gouvernement élu permettrait à la puissante armée de consolider son contrôle.

Quels sont les principaux prétendants ?

Il y a trois principaux prétendants à la tête du prochain gouvernement : le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) d’Imran Khan, la Pakistan Muslim League-Nawaz (PML-N) de Shehbaz Sharif et le Pakistan People’s Party (PPP).

Avec Khan en prison et exclu des urnes, son PTI espère profiter de la sympathie et de la colère de ses partisans et répéter sa victoire électorale de 2018. Mais au milieu d’une impasse continue avec l’armée, les perspectives du PTI reposent sur une détente avec les généraux, ce qui semble peu probable dans l’état actuel des choses.

Le triple Premier ministre Nawaz Sharif, frère du Premier ministre sortant et dont le PML-N était l’associé principal du gouvernement de coalition sortant, cherche à revenir d’exil. Mais avec une condamnation pour corruption contre lui toujours en vigueur, Shehbaz reste un favori pour revenir au pouvoir.

Bilawal Bhutto Zardari, 34 ans, jeune président du PPP et fils de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto, est un autre candidat clé. Il a fait des vagues localement et dans les principales capitales étrangères lors de son premier poste au gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères du gouvernement sortant, et est largement considéré comme un futur premier ministre.

Défis à l’approche des élections

La stabilisation économique est le principal défi avec une économie de 350 milliards de dollars sur une trajectoire de reprise étroite après qu’un plan de sauvetage du Fonds monétaire international a évité un défaut de paiement de la dette souveraine. Les réformes économiques ont déjà alimenté une inflation et des taux d’intérêt historiques.

L’incertitude politique est un autre front majeur après l’emprisonnement et l’interdiction de Khan. Il n’y a pas eu de violence après son arrestation, contrairement au mois de mai où ses partisans se sont déchaînés, mais son maintien en détention soulèvera des questions sur la crédibilité de l’élection.

Des questions constitutionnelles et juridiques ne manqueront pas de se poser si les élections sont retardées au-delà des 90 jours, avec une Cour suprême active connue pour intervenir pour interpréter les questions constitutionnelles.

Imran Khan jouera-t-il un rôle dans les élections générales ?

L’ancien Premier ministre Imran Khan, le principal chef de l’opposition du pays, n’aura probablement aucun rôle dans ce processus car les membres de son parti ont démissionné du parlement l’année dernière pour protester contre sa destitution lors d’un vote de censure.

L’opposition est désormais constituée des dissidents de son parti, dont le leader de l’opposition Raja Riaz Ahmad. Khan est actuellement emprisonné pendant trois ans après avoir été reconnu coupable de corruption et ne peut participer à aucune élection pendant cinq ans. Il a nié les actes répréhensibles.

Source: https://www.aljazeera.com/news/2023/8/12/what-lies-ahead-for-pakistan-now-that-a-new-caretaker-pm-has-been-named

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