Les médiateurs internationaux espèrent qu’avec la récente décision de l’Éthiopie de mettre fin à l’état d’urgence dans le pays, les premières pousses vertes de la paix pourraient émerger. Cette décision est effective immédiatement.
La deuxième nation la plus peuplée d’Afrique a été déchirée par une guerre civile brutale qui dure depuis quinze mois. Plus de 10 millions de personnes ont été déplacées par les combats meurtriers entre les forces gouvernementales et les rebelles du Tigré dans le nord les défiant sous le drapeau du TPLF (Front de libération populaire du Tigré). Les deux parties ont échangé des allégations de crimes contre des civils ; plus récemment, Amnesty International a publié la semaine dernière un rapport macabre accusant le TPLF d’avoir tué des civils et violé collectivement des jeunes filles dans la région d’Amhara l’année dernière.
Mais ayant désormais pris le dessus sur le champ de bataille, le Premier ministre Abiy Ahmed s’est abstenu de toute avancée militaire sur Mekelle, la capitale du Tigré. On prétend que les forces gouvernementales ont fait un usage efficace des drones militaires fournis par la Chine, la Turquie et l’Iran avec un effet dévastateur. Cela a conduit à une réduction des hostilités, déjà très perturbatrices pour l’économie éthiopienne, dévastée par trois années de sécheresse, permettant un retour à une certaine normalité dans certaines régions. Mais les combats se poursuivent dans le nord du pays entre le TPLF et les forces de la région Afar.
L’amélioration des conditions de sécurité a donné au Parlement éthiopien la confiance nécessaire pour voter la fin rapide de l’état d’urgence de six mois qui avait été déclaré en novembre 2021 lorsque le TPLF a menacé d’avancer sur la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Cette peur s’est estompée.
L’envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique, l’ambassadeur David Satterfield, s’est félicité de la levée rapide de l’état d’urgence en Éthiopie, la qualifiant de “nouvelle étape importante du gouvernement éthiopien pour ouvrir la voie à une résolution pacifique du conflit en cours”. .” Les États-Unis continuent de faire pression pour une cessation des hostilités et une résolution négociée du conflit.
Ils ont demandé instamment que la fin de l’état d’urgence soit désormais suivie de la libération des personnes détenues sans inculpation, afin de faciliter un dialogue national efficace. Il reste à voir quel format prendra le dialogue national, dans quelle mesure il sera inclusif et quand il commencera.
L’UE continue d’exprimer sa préoccupation quant à la protection des personnes touchées par le conflit dans le Tigré, l’Oromia et l’Afar, ainsi que des réfugiés dans le reste du pays. Ils ont appelé à un accès sûr à toutes les zones touchées par la guerre. Pendant ce temps, les médias étrangers sont considérés avec méfiance en Éthiopie, ce qui rend la transparence et l’établissement des faits difficiles dans l’environnement actuel. La libre circulation des travailleurs humanitaires a été restreinte par des barrages routiers, des couvre-feux et la perturbation des services de transport imposés par l’armée dans le cadre de l’état d’urgence.
L’ONU estime que les médiateurs internationaux ont fait des progrès. L’Union africaine, basée à Addis-Abeba, a subi des pressions internationales pour faire pression en faveur d’un cessez-le-feu en Éthiopie. Mais l’organisation est déjà confrontée à des défis extrêmes pour faire face à la pandémie de coronavirus sur le continent et pour réagir à une série de coups d’État militaires en Afrique de l’Ouest.
L’Éthiopie reste désireuse d’appuyer les initiatives de l’Union africaine pour permettre au voisinage africain de jouer le rôle qui lui revient dans la recherche de solutions aux problèmes politiques en Éthiopie qui préserveront la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Éthiopie et favoriseront la coopération internationale dans le cadre de l’ONU.
La source: www.neweurope.eu