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Ce n’est pas une question purement théorique. Il y a quelques années, le député de Die Linke, Gregor Gysi, a en fait cherché à faire adhérer un représentant du parti à l’Atlantik-Brücke. Après tout, l’Atlantik-Brücke s’est toujours engagé à être une organisation multipartite, et le Parti vert en est membre depuis des années. Lorsque Stefan Liebich de Die Linke a cherché à devenir membre de l’Atlantik-Brücke (à la demande de Gregor Gysi) en 2015, il y avait beaucoup d’indignation au sein du parti. L’idée derrière l’adhésion à l’Atlantik-Brücke était que cela permettrait à Die Linke d’avoir accès à des informations importantes, notamment en ce qui concerne les questions de politique étrangère. Mais la principale raison de l’adhésion serait de permettre à Liebich d’introduire les positions de Die Linke sur un certain nombre de sujets importants dans ce réseau d’élite transatlantique.

Que Die Linke réussisse ou non ici est une autre affaire. Mes recherches et mes preuves de l’évolution d’après-guerre du SPD suggèrent que l’effet d’intégration de ces cercles d’élite est très fort. Il est peu probable qu’une voix individuelle de gauche prenant part à ces discussions privées ait une influence significative sur le consensus d’élite trouvé dans des organisations telles que l’Atlantik-Brücke ou toute autre organisation similaire.

À cet égard, je critique cette approche. À mon avis, ceux de gauche, ainsi que les partis politiques de gauche comme Die Linke, devraient plutôt chercher à développer des alternatives à ces organisations privées d’élite. Il est extrêmement important de mettre en réseau et d’intégrer les voix de gauche dans la politique, les médias, le milieu universitaire, la culture et l’économie des deux côtés de l’Atlantique et au niveau international plus large. Cela nous permettra de renforcer les idées et les objectifs communs pour un monde différent et plus juste et, surtout, d’aider à mettre ces idées en action.

Des échanges fréquents entre diverses voix de gauche sont essentiels pour y parvenir. C’est un domaine où nous pouvons certainement apprendre quelque chose de ces organisations d’élite, en particulier lorsque nous prenons en compte les générations futures. À la fin des années 1960, les élites au sein de l’Atlantik-Brücke et de l’ACG ont vu que la génération qui a développé le consensus transatlantique après la Seconde Guerre mondiale allait bientôt prendre sa retraite et céder la place à une nouvelle génération qui aurait plus d’influence sur les affaires nationales et internationales. La vision du monde transatlantique devait donc être transmise à la prochaine génération de décideurs des deux côtés de l’Atlantique. L’Atlantik-Brücke et l’ACG ont introduit la Conférence des jeunes leaders à la fin des années 1960 ou au début des années 1970 dans le but d’identifier les élites de demain, de les connecter les unes aux autres et de les socialiser dans la vision du monde atlantiste.



La source: jacobinmag.com

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