C’est plus que gratifiant pour moi de regarder par-dessus le courant Messager à noter la haute excellence de son contenu en tant que périodique littéraire et en tant que publication de propagande. Il est édité avec une compétence marquée et contient une variété de sujets qui feraient honneur à n’importe quel magazine du pays.

Toute ma vie, j’ai été particulièrement intéressé par le problème de la race noire, et j’ai toujours eu une entière sympathie pour tous les efforts déployés pour encourager nos compagnons de couleur à rejoindre le mouvement socialiste et à faire cause commune avec tous les autres travailleurs du la lutte internationale pour le renversement du despotisme capitaliste et l’émancipation de toutes les races du joug oppressif et dégradant de l’esclavage salarié.

En raison de l’ignorance, des préjugés et de la haine irraisonnée de la race blanche à l’égard du nègre, ce dernier s’en est tiré cruellement et il n’a reçu que peu d’encouragements de la race « supérieure » pour améliorer sa condition économique, intellectuelle et morale, mais au contraire, presque tout a été fait pour décourager toute tendance du nègre à se perfectionner et le maintenir dans une servitude abjecte sous la botte de fer de son maître exploiteur.

Mais notre frère noir commence à se réveiller de sa léthargie malgré toutes les influences mortifères qui l’entourent ; il a eu son expérience pendant la guerre et surtout depuis la guerre, et il en vient à se rendre compte que sa place est dans le mouvement socialiste avec le travailleur blanc et le travailleur de toute autre race, croyance et couleur, et le Messager fait toute sa part pour répandre la lumière dans les lieux obscurs et pour éveiller les masses noires à la nécessité de prendre leur place et de faire leur part dans la grande lutte qui doit émanciper les travailleurs de toutes les races et de toutes les nations de l’insupportable malédiction de l’esclavage industriel et la dégradation sociale.

Le 1er mai se lève maintenant et son esprit me pousse à saluer le Messager comme un héraut de lumière et de liberté.

Le 1er mai, les travailleurs du monde entier célèbrent le début de leur solidarité internationale et enregistrent la ferme résolution de se donner la main partout dans le monde et d’avancer en une seule phalange solide vers le lever du soleil et un jour meilleur.

Ce jour-là, nous buvons abondamment à la fontaine de l’inspiration prolétarienne ; nous ne connaissons aucune nationalité à l’exclusion d’aucune autre, ni aucune croyance, ni aucune couleur, mais nous savons que nous sommes tous des travailleurs, que nous sommes conscients de nos intérêts et de notre pouvoir de classe, et nous nous proposons de développer et de faire l’utilisation de ce pouvoir pour briser nos chaînes et s’élever de la servitude à la maîtrise du monde.



La source: jacobinmag.com

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