La Cour d’appel et la Haute Cour entendent des arguments contre le projet du Royaume-Uni d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda.

Les tribunaux de Londres ont commencé à entendre deux contestations judiciaires de dernière minute pour bloquer la politique controversée du gouvernement britannique visant à expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda.

Le gouvernement promet d’aller de l’avant avec le chargement de 31 demandeurs sur un vol affrété mardi depuis un aéroport non divulgué.

Les autorités n’ont pas fourni de détails sur les personnes sélectionnées pour l’expulsion, mais les organisations caritatives affirment qu’elles incluent des personnes fuyant l’Afghanistan et la Syrie.

Il a défait une tentative d’arrêter le plan vendredi devant la Haute Cour, intentée par deux organisations caritatives de réfugiés et un syndicat qui l’ont qualifié d’immoral, dangereux et contre-productif.

Mais les mêmes groupes ont déposé un appel d’urgence pour lundi, parallèlement à une contestation judiciaire distincte, et ont été encouragés par le prince Charles qui aurait qualifié le plan d ‘”épouvantable”.

Parallèlement aux audiences de la Cour d’appel, la Haute Cour entend séparément les arguments d’Asylum Aid, une organisation caritative pour les réfugiés, qui a lancé une deuxième contestation judiciaire pour empêcher le gouvernement d’envoyer des réfugiés par avion au Rwanda.

L’organisation caritative a déclaré que le projet du gouvernement de donner aux demandeurs d’asile sept jours pour obtenir des conseils juridiques et présenter leur cas afin d’éviter l’expulsion est erroné et injuste.

Cette affaire est entendue par le même juge qui a rejeté vendredi la première demande d’injonction.

Légalité du plan

Les demandeurs comprennent le Syndicat des services publics et commerciaux (PCS), dont les membres de la United Kingdom Border Force sont chargés d’exécuter les expulsions.

Le chef du PCS, Mark Serwotka, a noté que dans le cadre de son jugement de vendredi, la Haute Cour avait prévu une audience plus complète pour le mois prochain sur la légalité du plan dans son ensemble.

« Imaginez si on vous dit de faire quelque chose mardi, qui en juillet est par la suite déclaré illégal. Ce serait une situation épouvantable », a-t-il déclaré dimanche à la chaîne Sky News.

Un manifestant brandit une pancarte lors d’un rassemblement près du centre de retrait de l’immigration de Brook House à côté de l’aéroport de Gatwick [File: Niklas Hallen/AFP]

La ministre de l’Intérieur, Priti Patel, devrait attendre l’audience de juillet si elle “avait le moindre respect, non seulement pour les personnes désespérées qui viennent dans ce pays, mais pour les travailleurs qu’elle emploie”, a ajouté Serwotka.

“Nous sommes absolument convaincus qu’en juillet, conformément à ce que le HCR a déclaré très clairement devant le tribunal, nous pensons que ces propositions seront jugées illégales.”

Cependant, Patel et le Premier ministre Boris Johnson sont inflexibles, insistant sur le fait que la politique est nécessaire pour arrêter un flot de migrants trop souvent meurtriers traversant la Manche depuis la France.

En vertu de l’accord avec Kigali, toute personne débarquant illégalement au Royaume-Uni est susceptible de recevoir un billet aller simple pour traitement et réinstallation au Rwanda.

Démantèlement du modèle économique

Le gouvernement affirme que cela démantèlera le modèle commercial des gangsters qui facturent des milliers de dollars aux migrants potentiels pour entreprendre la périlleuse traversée pour une nouvelle vie au Royaume-Uni.

Les véritables demandeurs d’asile devraient se contenter de rester en France, dit-il.

Et contredisant le HCR, il insiste sur le fait que le Rwanda est une destination sûre avec la capacité d’absorber éventuellement des dizaines de milliers de demandeurs à destination du Royaume-Uni à l’avenir.

Pour l’instant, les expulsions se dérouleront “sur une base progressive”, a déclaré Doris Uwicyeza, conseillère technique principale au ministère rwandais de la justice, à la radio LBC.

Uwicyeza a repoussé les critiques sur le bilan des droits de l’homme du gouvernement du président Paul Kagame – qui doit accueillir ce mois-ci un sommet du Commonwealth auquel participeront le prince Charles et Johnson.

Le génocide rwandais des années 1990 l’a rendu particulièrement attentif à « protéger quiconque contre les discours de haine et la discrimination », y compris les homosexuels, a-t-elle déclaré. Mais les détracteurs britanniques de la nouvelle politique ne sont pas convaincus.

Ils incluent Charles, selon le journal The Times samedi, incitant des ministres anonymes à dire à l’héritier de la reine Elizabeth II de rester en dehors de la politique dans le Sunday Times.

Source: https://www.aljazeera.com/news/2022/6/13/uks-plan-to-deport-refugees-to-rwanda-faces-last-gasp-challenge

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