Comment appelle-t-on quelqu’un qui prononce les mots que les gens veulent entendre, mais qui fait exactement le contraire ? Homme politique, homme d’État, hypocrite, Justin Trudeau ?

Aux Nations Unies à New York, le premier ministre canadien a récemment déclaré : «nous ne pouvons pas continuer à voir des éléments externes, peu importe à quel point les bonnes intentions tentent de déterminer l’avenir d’Haïti. Dans la même déclaration, le Premier ministre canadien a également dénoncé « les élites et les oligarques qui contribuent à l’instabilité » dans ce pays des Caraïbes, qui a été le théâtre d’un soulèvement populaire au cours du mois dernier.

Comme indiqué dans ce vidéo moqueuse, Trudeau a organisé un rassemblement international pour discuter d’Haïti le même jour où il a loué le rôle du triumvirat impérial (États-Unis, France et Canada) en Haïti. Deux jours plus tard, Washington et Ottawa ont publié une « Déclaration conjointe sur le soutien au Fonds commun pour la sécurité d’Haïti ». Comme le Héraut de Miami récemment rapporté, le Canada a annoncé/fourni une aide de 42 millions de dollars à la police haïtienne cette année. Mais ne vous attendez pas à ce que les responsables canadiens disent quoi que ce soit lorsqu’ils répriment violemment les manifestants.

Si Trudeau était sérieux au sujet des «éléments extérieurs» déterminant les affaires haïtiennes, il pourrait facilement retirer le Canada du groupe central impérialiste à nu. Le Core Group est une coalition de représentants étrangers (États-Unis, Canada, France, Espagne, Allemagne, Brésil, UE, ONU et OAS) qui publie périodiquement des déclarations sur les affaires haïtiennes. Il y a quatorze mois, le Core Group a choisi Ariel Henry pour diriger le pays après l’assassinat du président Jovenel Moïse.

Le vendredi le Financial Times a rapporté « Henry, le successeur choisi de Moïse, est sorti victorieux de la lutte pour le pouvoir qui a suivi l’assassinat, après avoir obtenu le soutien crucial du Core Group, une coalition internationale qui comprend les États-Unis, le Canada et la France. Mais sans soutien local, il est dans une position précaire.

De même, si le Premier ministre du Canada voulait affaiblir le pouvoir des «élites et oligarques» d’Haïti, il cesserait de soutenir Ariel Henry et le régime oligarchique du PHTK qui est au pouvoir depuis que les États-Unis et le Canada ont aidé Michel Martelly à prendre le pouvoir en 2011.

Le PHTK est une cheville ouvrière du système odieux du « capitalisme racial » d’Haïti. Les oligarques locaux à la peau claire, travaillant avec des puissances étrangères, dominent l’économie. Dans “Los hombres de poder de Haití que hacen negocios aquí” journal dominicain Liste quotidienne a récemment mis en lumière les capitalistes haïtiens ayant des intérêts importants en République dominicaine. La dynamique raciale est stupéfiante. Ils ont la peau très claire dans un pays à 99% noir.

Un soulèvement populaire remet en cause la domination oligarchique, étrangère, du pays. Depuis plus d’un mois, les centres urbains d’Haïti sont paralysés par des manifestations, des blocages et des pillages intermittents. Les manifestants veulent qu’Henry parte. Pourtant, Ottawa continue de soutenir ouvertement Henry. L’ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière, a déclaré au Financial Times “À mon avis, le Premier ministre actuel doit faire partie de la solution.”

Il n’est donc pas surprenant qu’Ottawa ait été à plusieurs reprises la cible de manifestants. Il y a quatre jours, un activiste à Petit-Goâve ont déclaré à un intervieweur qu’ils refusaient de continuer à vivre sous le “système impérialiste et colonialiste” imposé par les États-Unis, la France, le Canada, l’ONU et le Core Group alors que deux semaines plus tôt, des manifestants aux Cayes défilé avec un cercueil drapé des drapeaux américain, français et canadien et une photo d’Ariel Henry. UN mème en circulation en ligne montre des chiens sauvages – dont un avec un drapeau canadien – mangeant un petit agneau avec un drapeau haïtien.

Les Canadiens de conscience devraient appuyer le soulèvement populaire en Haïti. Pour ce faire, nous devons presser le premier ministre d’aligner la politique canadienne sur ses propres mots au sujet des « oligarques » et des « éléments externes ».

Monsieur Trudeau, vous avez parlé, maintenant marchez.

Source: https://www.counterpunch.org/2022/10/07/time-for-trudeau-to-follow-his-own-advice-on-haiti/

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