“Nous devons lutter contre le capital et les riches”: te jour 11 avril marque l’anniversaire de la fondation de l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés pendant la Commune de Paris, l’une des plus importantes organisations ouvrières issues de la Commune. Dans cet extrait de son livre à paraître Femmes turbulentes, membre rs21 Marquer l’hiver donne un bref compte rendu de leur esprit et de leurs activités. Illustrations de l’écrivain.

Le 18 mars 1871, les ouvriers de Paris se soulèvent et fondent la Commune de Paris. Ils détiennent le pouvoir pendant 72 jours et se forgent une nouvelle forme de démocratie. Pour Marx et Engels, les ouvriers ont pris en charge leur propre histoire, non pas tant au niveau de politique gouvernementale’ qu’au niveau de leur vie quotidienne.

Les femmes étaient exclues du processus démocratique sous la République et elles n’avaient pas le droit de vote. Même sous la Commune, ils ne pouvaient pas voter pour les délégués, ni se présenter aux postes dans ses comités.

Les femmes en Femmes turbulentes pris une part active à la vie politique. Pour elles, la fondation de la Commune a ouvert la porte du progrès pour les femmes. La Commune avait remplacé la République et l’Empire, et ils sentaient le besoin d’agir malgré le fait qu’ils n’avaient pas le droit de vote. Exclus du gouvernement, ils ont « pris d’assaut le ciel » il y a plus de 150 ans.

Les femmes de Paris sont assez turbulentes. Le soir, dans presque tous les foyers ouvriers, la femme énonce haut et fort son opinion politique et l’impose souvent à son mari. Ils lisent le journal ensemble, et généralement ils sont très durs avec les gens au pouvoir. Cet esprit rebelle fait vraiment de Paris une ville d’opposition, une ville révolutionnaire par excellence. Dans aucune autre ville, je n’ai entendu le sexe faible régler aussi impérieusement les questions gouvernementales.

Émile Zola, lettre de 1871. (cité dans Christine Fauré (dir.), Encyclopédie politique et historique des femmes

La Commune visait l’entraide pour tous, plutôt que la charité. Comme l’affirme l’auteure Édith Thomas dans son livre Les femmes incendiaires:

« La politique des femmes commence par la distribution des biens essentiels, la juste administration des choses.

L’Union des femmes

On veut du travail, mais pour garder le produit. Plus d’exploiteurs, plus de maîtres. Travail et bien-être pour tous.’ Femmess Union pour la défense de Paris et l’aide aux blessés.

Le 11 avril 1871, Elisabeth Dmitrieff, membre de la Première Internationale de Marx, lance l’Union des femmes (WU). Les membres étaient principalement des ouvriers du vêtement: couturiers, drapiers en lin, piqueurs de chaussures, couturières, certains utilisant des machines à coudre rares. La blanchisseuse Alice Bontemps était déléguée du 18e arrondissement, Blanche Lefebvre, modiste, du 10e.

Fondée à l’apogée de la Commune, la WU est devenue son organisation la plus importante et la plus efficace. Il a mobilisé les femmes pour doter en personnel les orphelinats et s’occuper des personnes âgées, fournir du matériel scolaire gratuit, des vêtements et de la nourriture gratuits, recruter des infirmières et des cantinières, fournir des conférenciers pour les réunions publiques, imprimer des tracts et des affiches, soigner les blessés et défendre la Commune.

Le Comité central était composé d’Elisabeth Dmitrieff, de la militante anarchiste Nathalie Lemel et de sept ouvrières. La première priorité pour les femmes de la classe ouvrière était la survie, et Dmitrieff avertit que « les femmes de Paris peuvent, à la suite de privations continuelles, retomber dans la position… réactionnaire et passive que le passé leur a tracée ». Il était essentiel d’organiser le travail des femmes; l’objectif était la «rénovation sociale» – remodeler la vie des femmes.

Ses commissions se réunissaient quotidiennement, se déplaçant tour à tour d’arrondissement en arrondissement. L’Union a créé des collectifs de couture dans chaque arrondissement et organisé des ateliers indépendants de plusieurs milliers. Début mai, elle installe son siège à la mairie du Xe arrondissement. Il a alors commencé à organiser un réseau soigneusement planifié de coopératives indépendantes, travaillant dans le cadre de la Communes réorganisation générale du travail. L’Union a attiré des délégués des syndicats et a prévu de reprendre des ateliers abandonnés pour recevoir et distribuer des marchandises.

Chaque arrondissement est constitué d’un comité de 11 femmes, remplacé plus tard par des déléguées syndicales. L’industrie du vêtement est la première à s’organiser, à commencer par la confection des uniformes de la garde nationale.

La WU a commencé à organiser travail libre’ au Palais de l’Industrie dans le centre de Paris. La Commission devait acheter les matières premières, fixer les prix, partager les bénéfices et répartir le travail entre les 20 mairies. Le 21 mai, l’Union a ouvert un entrepôt central organisé par Mathilde Picot, payé deux francs par jour en tant qu’expert dans les tissus et les fournitures sont arrivés là-bas.

La WU prévoit une réorganisation plus large pour l’avenir — prendre en charge le travail effectué dans les couvents et les prisons afin que le producteur « soit assuré du produit de son propre travail, en le libérant du joug du capital exploiteur » ; confier aux travailleurs la gestion de leurs propres affaires, une réduction du temps de travail et « la fin de la concurrence entre travailleurs masculins et féminins, leurs intérêts étant absolument identiques ».

Le réseau devait disposer d’une salle de coupe centrale et d’un magasin de vente générale. Deux femmes seraient déléguées pour choisir les styles, et une commission de caissières fixerait le prix de revient et les gains des femmes, après s’être entendues au préalable avec l’administration et le syndicat.

« Les prix doivent être déterminés par comparaison avec les grands magasins parisiens les plus connus, afin que la concurrence ne puisse nuire aux syndicats. Le travail serait réparti entre les arrondissements, avec des entrepôts pour recevoir et distribuer les marchandises.

Il devait y avoir « un salaire égal pour des heures de travail égales ». Chaque arrondissement aurait ses propres producteurs association librement élu par ses membres. Chacun conserverait son autonomie en matière de règlement intérieur. Les membres appartiendraient à l’Internationale.

Par l’intermédiaire du Comité central, chaque organisation autonome se connecterait avec des organisations sœurs en France et au-delà, gérées par des agents féminins et des vendeurs itinérants.

Après la chute de la Commune, des centaines de communards présumés sont arrêtés. Le capitaine de l’armée française Briot, chargé d’interroger les suspects, a enregistré le témoignage suivant sur l’approche de recrutement de la WU.

« Il suffisait de coller des affiches promettant du travail à tous ceux qui en manquaient. Puis, lorsque les ouvriers se sont présentés, nous leur avons parlé plus ou moins dans cette langue :

Nous vous avons bien promis du travail, et nous vous en donnerons, mais nous devons lutter, en ce moment, contre le capital et les riches qui cherchent à étouffer la Commune. Nous serons certes vainqueurs, mais pour cela nous avons besoin du concours de toutes les intelligences, de toutes les armes.

Nos pères, nos maris et nos frères se battent pour le but glorieux que nous poursuivons, c’est-à-dire l’émancipation des travailleurs. Nous leur devons nos soins; c’est à nous de penser à leurs blessures. Nous avons besoin d’ambulanciers. Enfin, nous les femmes avons des droits à revendiquer ; pourquoi ne devrions-nous pas offrir notre sang et notre vie pour la sainte cause ? Il nous faut aussi des soldats et des ouvriers pour les barricades, au cas où les royalistes de Versailles réussiraient à entrer dans Paris.

Certains se sont inscrits comme ambulanciers, d’autres comme barricadeurs. « Ils furent saisis d’un véritable enthousiasme et jurèrent de défendre la Commune s’il le fallait, les armes à la main.

La source: www.rs21.org.uk

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